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2013: Objectif Moscou
Les grands voyages forment les petites voitures.
Par ce titre, le journal L’automobile N° 152 de décembre 1958 annonçait que Raymond Miomandre et René Pari venaient de rallier Paris à Moscou en Vespa 400.
Projet
Nous sommes en 2013, et 55 ans après, Moscou attend la visite d’une autre Vespa 400.
Tous les possesseurs de cette voiture y pensent, mais personne n’a franchi le pas.
Ce voyage, c’était le rêve de notre ami Daniel Martin Garin, et nous avions un projet de le faire ensemble un jour. Hélas, la vie parfois si cruelle a stoppé net son rêve, et en sa mémoire, il fallait que quelqu’un le fasse. Et, comme le disait le dernier des mohicans, s’il n’en reste qu’un, je serai celui là.
Daniel partant en voyage avec sa Vespa 400. Pensait il à Moscou ce jour là ?
Pour ceux qui ne connaissaient pas Daniel, il faut savoir que c'est en grande partie grâce à lui que la Vespa 400 n'est pas tombée dans l'oubli. Il a consacré une bonne partie de sa vie aux Vespa 400, qu'il connaissait jusqu'au moindre boulon. Il en a restauré des quantités incalculables. Il refabriquait lui même des pièces pour nous aider à les faire revivre, et sans lui, bien peu de Vespa 400 seraient encore en état de rouler. Merci Daniel au nom de tous les Vespistes de France et du monde.
Mon capital de départ
J’ai comme atout une parfaite connaissance de la Vespa 400, qui m’a été enseignée par Daniel, et aussi par Capaction (http://capaction.filcom.com/vespa400) par l’intermédiaire de son fondateur Jacques Vuillaumier, mémoire vivante de la Vespa 400, mais aussi son technicien Jean Jacques Pes . Et n'oublions pas le grand Aldo, le doyen des restaurateurs de Vespa 400. Sans les connaissances que ces 4 là m'ont appris, ce serait folie de se lancer dans une telle aventure.
Je commence aussi à avoir une certaine expérience des raids en Vespa 400, puisque j’ai en 2009 relié Agadir et Genève avec, et en 2010, j’ai échoué une tentative de raid Genève/Cerro Gordo.(voir le compte rendu sur http://www.lesaventuresdemavespa400.com/)
Échec lavé en 2011 avec un second raid réalisé en solitaire (avec 2 escales) et réussi cette fois .
Au total, cela représente largement 10.000kms, mais je dois les réaliser cette fois ci en une seule fois.
Maroc 2009 Cerro Gordo 2011
Et puis, j'ai aussi pas mal roulé ma bosse en voyageant sac à dos dans des pays lointains aussi diversifiés que l'Inde, l'Asie, l'Afrique ou les USA. Les aventures ne me font donc plus peur.
Goa, en Inde. Prise en main de ma moto Madagascar: Prise en main de mon pousse-pousse
Préparation logistique
La Russie n’est pas un pays comme les autres. Malgré la chute du communisme, cela reste un pays très bureaucratique, et s’y déplacer seul et en voiture ancienne est plus qu’un défit. C'est même de la provocation, et on a l'impression que tout est fait pour empêcher la réalisation de ce projet. Enfin, çà, c'est ce que j'ai cru jusqu'au jour où je me suis trouvé la bas. En fait, on verra plus loin que je suis laissé mené en bateau par une propagande mensongère. Mais çà, c'est une autre histoire.
Toujours est il que, alors que le découragement commence à m’envahir, voilà qu’un couple d’amis vient m’apporter la solution sur un plateau. Yves et Lysiane, fraichement retraités, passent désormais leur temps dans un camping car, et ont entendu parler d’une organisation spécialisée dans les raids de campings car en Russie. Et cerise sur le gâteau, ils proposent de m’accompagner dans cette aventure. Que demander de plus.
Yves, dit moustache (allez savoir pourquoi) et Lysiane, Lili pour les intimes.
Précision importante: Je connais bien Yves et Lysiane. Yves a été mon employé dans les années 90, avant qu'ils deviennent mes patrons 20 ans plus tard ! Celà m'a largement laissé le temps de comprendre que ces deux là, je peux leur faire un confiance sans limite !
Je contacte la Compagnie San pietroburgo, basée en Italie, lui expose notre projet, et me voilà admis à côtoyer les campings car. San Pietro s’occupe de tout, y compris des formalités administratives, intendance, etc. Le rêve !
Ils nous prennent en charge le 23 juin à la Frontière Russe, puis nous amènent à Moscou, Vladimir, Souzdal, Kostroma, Laroslav, Rostow, Sergiev Posad, Novgorod, Pouchkine, St Petersbourg, et nous reposent à la frontière estonienne 18 jours plus tard.
Reste pour nous à préparer toute la partie qui ne concerne pas San Pietroburgo.
Pour commencer, l’itinéraire pour se rendre jusqu’au lieu de rendez vous, la frontière de Zilupes, et le retour depuis Narva.
Nous voilà donc, Yves, Lysiane et moi réunis autour d’une table pour étudier le parcours. Après bien des discutions, nous concluons sur le programme suivant.
Départ le 6 juin, pour rallier Zilupes (Lettonie) en 17 jours, visitant au passage Bulle, Shaffausen/chutes du Rhin, Lindau, Neuschwansteinstraße, Oberammergau, Munich, Regensburg, Prague, Jawor, Świdnica, Wroclaw, Cracovie, Cestochowa, Warsovie, Gawrich-ruda, Vilnius, Ludza, Zillupe.
Le retour se fera par par Gizicko, Gdansk ,Sadki , Berlin, Brême, Hoorn, Brugges, Sernningen, puis direction la Suisse et Genève.
Au passage, je vais aller voir Pascal Bettex, un génial sculpteur Suisse qui réalise dans son atelier de fabuleuses sculptures vivantes, que l'on peut voir sur son site: www.bettexmatic.com
Et aussi Steven Weinberg, cet aventurier qui a réussit l'exploit de faire le tour du monde...en 4CV ! Vous ne me croyez pas, allez donc voir sur son site: http://www.weinberg.lu/blog2.phpA Wroclaw, j'irais retrouver Mickaël, un polonais super sympa que j'ai connu en France il y a ..pfou ! ..longtemps !
Ces trois là devraient me donner le coup de fouet décisif pour mener à bien cette aventure.
Préparation matérielle
Il fait trop froid pour préparer la voiture, mais bien au chaud, je peux commencer à faire la liste des affaires à emporter, pour être sur de ne rien oublier. Mes raids précédents m'ont permis de faire une liste des accessoires indispensables:
Moteur complet prêt à poser (donc avec son échappement, sa dynamo, son carbu et son allumage réglés, sa courroie montée, et son embrayage monté), boite de vitesse de secours, 1 arbre de roue complet, un jeu de roulements de roue avant, 1 jeu de câbles de commande, 2 bobine d’allumage, 2 bougies, 10 litres d'huile 2 temps, 2 roues supplémentaires, 1 convertisseur 12/220, fer à souder et son fil d'étain, 1 jerrycan de 10 litres, et bien sur l’indispensable trousse de secours : ficelle, fil de fer, chatterton, fil électrique, vis boulons et écrous de toutes tailles, pâte à souder à froid, colle, graisse, lampe de poche, etc, sans oublier la combinaison du parfait mécanicien et la trousse à outils bien garnie. Tout ça, c'est pour la voiture.
Pour moi, ce sera lunettes de soleil, casquette, chargeur téléphone, GPS mis à jour pour les pays de l'Est, l'appareil photo qui me permettra de vous faire partager mes souvenirs, l'ordinateur portable pour vous tenir au courant au jour le jour sur ce blog, et une CB pour être relié au camping car en cas de pépin.
Dès les beaux jours, je vais monter 4 pneus neufs, puis démonter, vérifier et graisser tous les roulements de roues, les rotules, les pivots de direction et la crémaillère. Il faudra ensuite vidanger la boite de vitesse. Puis le circuit de freinage sera passé au crible. Garnitures, changement du liquide, réglages. L'embrayage est neuf, donc pas de souci avec lui. Idem pour la dynamo. L'allumage ne devrait pas me poser de problème. J'ai monté un allumage électronique cartographié mis au point par Jean Jacques Pes. Je roule avec depuis 1 an, et c'est un pur bonheur. La voiture démarre au quart de tour, elle accélère (presque) comme une Ferrari, et surtout, plus de risque de déréglage ou d'usure. Par précaution, j'ai commandé à Jean jacques un deuxième allumage de secours.
A noter que Jacques Vuillaumier a mis au point chez Capaction le même type d'allumage, peut être encore mieux car on peut le programmer selon son moteur en basculant des switch. j'en ai un, mais ne connaissant pas encore sa fiabilité, je le réserve pour la Vespa 400 que je suis en train de me restaurer en ce moment. S'il s'avère fiable, je le prendrais quand je ferais Genève Pekin (ou Genève Saturne, j'hésite encore)
Précaution ultime, j'emporte aussi un allumage classique à vis platinées.
COMPTE A REBOURS
21 janvier 2013J-135: Ce matin, j'ai envoyé les copies de mon passeport, mon permis de conduire, ma carte grise et mon assurance à San Pietro pour qu'ils fassent la traduction en écriture cyrillique, obligatoire pour franchir la frontière.
22 janvier 2013J-134: cet après midi, j'ai téléchargé la carte des pays d'Europe centrale sur mon GPS. Il m'a fallu 2 heures et l'aide des service téléphoniques de TomTom (Numéro surfacturé, bonjour la note!). En plus, ils m'ont dit que mon GPS était complètement dépassé. Je n'ai pas osé leur expliquer que c'était pour l'installer sur une Vespa 400. Par contre, dans l'aventure, j' y ai perdu ma vieille version avec la carte des radars de France.
L'écran de mon GPS avec sa carte des pays de l'Europe de l'Est
29 janvierJ-127: Je suis allé ce matin déposer ma demande de permis de conduire international.
01 février J-124: J'attaque la partie la plus difficile pour moi. Trouver un généreux sponsor pour couvrir les frais énormes qu'un tel voyage demande (pas loin de 10.000 euros au total).
04 février J-121: Ce matin, j'ai envoyé mes papiers pour la demande de visa pour la Russie. Retour vers fin mars ! l'administration Russe n'est pas plus rapide que la francaise !
12 février J-113: Je viens de recevoir ma facture de téléphone: 69,36 euros pour l'assistance TOMTOM ! Alors que l'opérateur m'avait dit: Ne vous inquiétez pas, çà ne vous coutera que le prix d'un appel local. Coût total de l'opération: 50 euros de téléchargement + 70 euros d'assistance=120 Euros, soit le prix d'un GPS neuf chargé pour toute l'Europe ! Moralité: Ne faites pas de mise à jour et achetez non pas un TOMTOM, mais un GARMIN. Avec lui, mises à jour gratuites à vie !
13 février J-112: Bonne nouvelle. Je viens de recevoir la première aide financière. Elle vient de Patrick Reby, qui possède lui aussi une Vespa 400 et qui est emballé par l'aventure. Ce n'est pas un sponsor, mais un philanthrope. Il m'a spontanément contacté par téléphone, puis par mail. Mais laissons lui la parole. Voici le mail qu'il m'a envoyé.
Bonjour Jean-Louis,
Je suis touché par ton message d'hier soir. Comme tu l'avais compris mon souhait d'aider ton projet n'a pas vocation à chercher des retombées commerciales ou financières. C'est plus dans le but de participer à cette aventure, faute d'y participer concrètement.
C'est le genre de projet que j'aurai aimé réaliser. Nous sommes si nombreux dans cette situation, avoir des projets, des envies et ne jamais les réaliser. On se cache souvent derrière le manque de temps, le travail, la famille, etc. Mais le plus souvent, c'est surtout par manque de courage, de volonté ou de pugnacité dans nos actions. Voilà, il y a ceux qui en rêve, et ceux qui le réalise. Pour tout cela, je te tire mon chapeau Jean Louis, et c'est sincère. Néanmoins, conformément à ta demande je te joins un logo de ma société : PROVENCE PROTECT, dans le 13, située à Aix en Provence et Aubagne. C'est une société de sécurité privée, qui assure toutes prestations de protection des biens et des personnes, de gardiennage, de sécurité incendie, par la mise à disposition d'agents de sécurité et d'agents cynophiles. Voila, je te remercie encore, et si j'étais plus près et si tu avais besoin d'un coup de main, je te le donnerais volontier . Cordialement.Patrick
Merci Patrick. Voilà le plus bel encouragement que j'ai reçu depuis le début de ce défi. Promis, je passerais à Aubagne avec ma Vespa 400 si je rentre vivant de cette aventure.
14 février J-111: J'ai reçu mon permis international. Avec çà, me voilà en règle pour aller jusqu'à la frontière Russe.
22 février J- 103: Il y a des jours comme çà où on ne chôme pas. Ce matin, j'ai recu un mail de Sanpietroburgo me demandant si çà pose un problème d'avancer la date de départ de 2 jours. Pour moi, pas de souci, mais je ne sais pas ce qu'il en est pour les 15 autres camping car. Du coup, je ne suis peut être pas à J-103, mais J-101 ! Ensuite, je suis allé au service des permis de conduire. Ils avaient fait une erreur sur mon permis international. (oublié de préciser mon permis E ). Puis je suis allé voir pour acheter une CB. Sanpietroburgo exige en effet que tous les véhicules soient reliés par CB. J'ai opté pour une portable, qui évitera une grosse installation dans ma petite voiture. Enfin, j'ai écris à l'ambassade de Russie pour savoir si le fait d'emmener un moteur de secours était sans problème avec la douane Russe. Plus qu'à attendre la réponse. Ah oui, j'oubliais, j'ai commencé à charger dans mon GPS les trajets à faire chaque jour. On part pour 50 jours, et si j'en charge un par jour, il faut commencer maintenant pour finir à temps.
01 mars J-96 : J-94: Je viens de recevoir un mail de confirmation. La date de départ est avancée de 2 jours. Du coup, je ne suis plus à J-96, mais à J-94.
05 mars J-90: Incroyable ! Je viens de retrouver la trace de René Pari. Il était le photographe accompagnateur de Raymond Miomandre lors du l'exploit de 1958! Sa petite fille, Anne Sophie Pari, tient un site internet: http://www.annesophiepari.com/ Je me suis bien sur empressé de lui laisser un message, et j'attend son contact. Peut être vais je en savoir plus sur cette aventure ! Il y a parfois des signes étranges. Le nom de jeune fille de mon épouse est PARIS, et elle est elle même photographe amateur confirmée, participant à des concours et faisant ses propres expositions ! Et comme Anne Sophie, elle a fait du cheval dans sa jeunesse ! Je ne suis ni superstitieux, et encore moins croyant, mais là, quand même! Dis moi, Daniel, tu magouille quoi la haut ?
11 mars J-84: Profitant du soleil, j'ai ressorti ma Vespa 400 de son hibernation. 1ère surprise: Plus de frein. Fuite au cylindre de roue avant gauche ! Commande en urgence chez Nicolas Courtonne. J'ai ensuite déposé les roulements de roue arrière. C'était temps. Il ne restait plus que quelques grammes de graisse, de quoi faire tout au plus 2000 kms !
Photo lors du démontage Photo avec la quantité de graisse requise
17 mars J-78: Grosse émotion aujourd'hui. Le dynamique club genevois SAGA a organisé ce matin sa première sortie de l'année. Elle s'est terminée au magnifique musée de machines agricoles de Gingin, dans le canton de Vaud. Acceuillie au doux son d'un cor des Alpes, ma Vespa 400 a trouvé une place entre une Ferrari et une Jaguar sans savoir ce qui l'attendait ! En effet, avant le repas, j'ai été réclamé par le président Patrick Dimier et le fondateur Fernand Margot pour recevoir un cadeau émouvant. A mon insu, la quarantaine d'équipages qui avait pris part à cette journée s'étaient cotisé pour récolter au total la coquette somme 600 francs suisses (500 euros). Un don totalement désinteressé qui me va droit au coeur, et auquel je ne peux pas rester insensible. Quand on a des amis comme çà, on le devoir de réussir pareille aventure ! Cette somme me couvre 80 % de mon budget essence, et nul doute qu'à chaque plein, j'aurais une pensée pour ceux à qui je devrais le plaisir de saisir le robinet de la pompe.
Ma Vespa posant fièrement à côté d'une Jaguar Patrick Dimier me remettant le cadeau des amis de Saga
21 mars J-74: Passage chez mon opérateur mobile (SFR) pour étudier la possibilité d'envoyer des mails avec mon portable depuis la Russie. Aie aie aie. Tout est possible si on y met les moyens! Quelque soit la formule retenue ( téléphone ou clefs 3G sur l'ordinateur) le prix sera de : 15 euros pour la connection, + 30 euros pour 30 MO. Soit 45 euros par mail envoyé ! 18 jours de Russie X 45 euros = 810 euros ! Donc, on oublie. Il ne restera plus qu'à trouver des hotels ou des resto équipé de wifi! Pas sur que vous ayez des nouvelles tous les soirs, finalement !
23 mars J-72: La semaine a été consacrée à la préparation mécanique. Le moteur a été posé:
Des pistons neufs ont été montés, l'embiellage a été révisé et rééquilibré avec ses nouveaux pistons.
Puis les freins ont été refaits à neuf. Garnitures et cylindres récepteurs, tout a été changé !
Faut dire que pour aller en Russie, vaut mieux avoir de bons freins ! Les accidents sont tellement nombreux que les russes avisés mettent une caméra embarquée pour plaider leur cause en cas d'accident. Et voilà le résultat !
Même leurs pietons sont dangereux !
EN FAIT, TOUT CECI N'EST QUE MENSONGES ! JE N'AI RIEN VU DE TOUT CELA. CES VIDEO SERAIENT ELLES LE FRUIT D'UNE PROPAGANDE OCCIDENTALE ?
03 avril J-62: Cet après midi, je suis allé chercher les CB portables que j'avais réservé voici ...3 semaines chez mon ami Roger ARSAC, spécialisé dans les accessoires auto à St Julien en Genevois. Il liquide son stock, car il prend sa retraite, et il brade les prix.
04 avril J-61: J'ai reçu des nouvelles de Sanpietroburgo, l'organisateur Italien. Il m'ont envoyé la liste des participants, et le Vademecum du voyage. 26 pages d'explications lumineuses permettent de mieux comprendre la complexité d'organiser un voyage en Russie ! voilà de la lecture pour ce soir.
05 avril J-60: Aujourd'hui, j'ai passé la Vespa 400 au contrôle technique. Tout le travail de préparation n'a pas été inutile. Seul 2 defauts ont été décelés. La boite de vitesse qui suinte, mais çà, c'est le lot des vieilles voitures, et un déséquilibre au freinage. Normal, les freins sont neufs, il faut qu'ils se fassent. Heureusement, ce déséquilibre est dans la norme acceptable, donc pas de contre visite. (Cliquer sur l'image pour agrandir )
Au passage, le contrôleur m'a fait remarquer que le feux de gauche est un peu bas, et il a trouvé une leger jeu dans l'ammortisseur avant droit. A peine arrivé à la maison, j'ai déposé çà, pour découvrir que le chapeau de l'ammortisseur s'est décollé de son silembloc. Ouf, plus de peur que de mal. Un peu de colle "cyanocrylate", et tout devrait rentrer dans l'ordre. (cliquer pour agrandir)
Ce décollage est du à un manque de graisse sur les "roulements de coupelle", qui du coup ne faisaient plus leur travail (les mécaniciens comprendront). A gauche, le coupelle trouvée, à droite, la coupelle rénovée. (cliquer l'image pour agrandir)
14 avril J-51: Ca y est, j'ai reçu mon Visa, mon permis de conduire et la carte grise de la Vespa 400 traduits en Russe. (Cliquer une première fois sur l'image et recliquer sur la nouvelle image pour agrandir)
La carte grise Le permis de conduire Le visa
21 avril J-40: Surprise ce matin dans ma boite à lettre. Un colis, envoyé par mon amis Aldo, de Toulouse. Aldo est certainement le plus ancien restaurateur de Vespa 400. Je ne dirais pas son âge, car dans sa tête, c'est un jeune homme. Il a fait fabriquer spécialement pour moi des magnets pour ce raid. Les voici recto/verso
Cliquer sur les images pour les agrandir
Aldo est considéré comme un grand personnage de la vespa 400. Le voici en plein travail.
(Cliquer sur l'image pour agrandir)
24 avril J-37: Pour traverser certains pays de l'Europe, certains accessoires sont indispensables. Comme les extinteurs en Belgique. Ce matin, en faisant mes courses, j'ai trouvé une pub sur le plus petit extincteur du monde. Si petit qu'il semble être fait pour la plus petite voiture du monde. Pour donner une idée de sa taille, le voici posant à côté du clignotant de la Vespa 400. (cliquer sur l'image pour agrandir)
29 avril J-35: Les achats continuent. La trousse de 1ers secours est obligatoire pour la traversée de certains pays, comme l'Autriche. Je n'ai pas pu résister au sourire d'Adriana, et du coup j'ai opté pour un trousse de la croix rouge, ça devrait passer dans tous les pays çà !
(Cliquer sur l'image pour agrandir)
3 mai J-31: Gros travail le jour du 1er mai. Après des mois d'études, de recherches, et de travail, nous avons terminé la construction d'un pot d'échappement que nous avons mis au point sur les conseils de la Sté Chabord et de la Sté Lamouille à Annecy, toutes deux spécialisées dans le mise au point des moteurs de compétition. Ce pot bitube est en fait destiné à améliorer les performances. Les premiers essais ont permis de constater immédiatement un gain de 4 à 5 km/h en vitesse de pointe, mais surtout des performances en montée spectaculaires. On passe maintenant en 3ème là ou avant on passait péniblement en 2ème. Il s'agit d'un pot à résonnance couplé à un pot de détente, dont la conception a fait l'objet d'une étude très poussée. Entièrement fait en inox, l'intérieur est garni d'une cote de maille elle aussi en inox destinée à protéger la laine de céramique. Tout celà permet des températures de 1800 degrés sans aucun risque pour le pot. Ce voyage sera un excellent test pour en savoir plus. Prudemment, j'ai laissé sur le moteur de secours l'excellent pot vendu par Pierrot Villard (pivillard@wanadoo.fr ) , et que j'utilise depuis 18 mois sans le moindre souci, avec des performances déjà plus qu'honorables. Pour moi, il reste le meilleur pot commercialisé à ce jour.
3 mai J-31: Encore une bonne nouvelle, un sponsor supplémentaire: Jacques Mercier, le bout en train de Capaction, est lui aussi propriétaire d'une magnifique Vespa 400. Tellement magnifique qu'elle a fait l'objet d'un reportage de 3 pages dans le journal Gazoline N° 28 de janvier 2002. Pour avoir fait une petite opération d'entretien sur sa Vespa 400, je peux vous assurer que c'est la plus belle restauration que j'ai vu. Jacques possède une société immobiliaire aux portes de Lyon, à Lissieu. Le Groupe MERCIER IMMOBILIER. Ses coordonnées: Domaine de Bois Dieu Mini parc 69380 Lisieu. Tél. 04 78 47 36 15 ou contact@groupmercier.com
Jacques m'a gentiment envoyé un chèque de soutien qui me permettra de tenir plusieurs jours dans ce périple. Merci Jacques.6 mai J-28: Pour vous raconter mon voyage au jour le jour, il me faut un correspondant. C'est Jean Pierre qui se chargera de ce travail. Ce soir, nous avons donc passé une petite heure devant l'ordinateur pour qu'il découvre comment fonctionne ce blog, et comment nous allons nous y prendre pour les mises à jour. En fait, c'est simple. Chaque fois que je le pourrais, j'enverrai un mail résumant ma journée à Jean Pierre, accompagné d'une ou deux photos, et il se chargera de la mise en ligne sur le site.
13 mai J-22: Ce week end, j'ai terminé la préparation de la boite à vitesse de secours. Nettoyage pour commencer, puis ouverture, nettoyage intérieur à l'essence sous pression, puis contrôle visuel et sensitif des organes, et remontage. Les joints spi ont tous étés remplacés, et afin d'assurer une étanchéité parfaite pour le transport, le reniflard a été remplacé par un bouchon hermétique. Celà m'évitera de répandre de l'huile dans la voiture.
(cliquer sur l'image pour agrandir)
16 mai J-18: Surprise ce matin sur le journal Le Messager Savoyard. Un article sympa sur mon périple. Maintenant, toute la Savoie est au courant !
(cliquer 2 fois sur l'image pour agrandir)
23 mai J-11: Me voilà revevnu de Bourgogne, lieu de la sortie annuelle des vespa 400 du club Capaction. Avec Françoise et un couple d'amis, nous y sommes allés avec mes 2 vespa, la Jaune, à peine terminée, et la bleue que tout le monde connait. Le but était de faire un test grandeur nature. 700 kms au total. Et bien le verdict est tombé. Contrairement à mon idée première, je pars avec la jaune. Tout d'abord, parce qu'elle est beaucoup plus voyante sur la route, et en Russie, çà compte ! (rappellez vous les films de la conduite Russe !) Et surtout, elle est équipée d'une boite 4 vitesses, et là, il n'y a pas photo ! La consommation est réduite de 20%, les montées sont avalées sans régime excessif, et surtout, on a plus cette impression de conduire "en apnée", toujours à surveiller derrière et à voir venir la moindre côte avec angoisse. Seul problème, mais de taille. Les papiers sont déjà faits, mais au nom de la Vespa 400 Bleue. Comment faire ? Ben, c'est simple, il suffit de transposer sur la jaune la plaque constructeur et les plaques d'immatriculations de la Vespa 400 bleue. Seuls les internautes observateurs se rendront compte que les 2 voitures portent le même numéro . Espérons que les douaniers Russes ne regardent pas internet !
24 mai J-10: Ce matin,je suis allé voir mon dentiste préféré, histoire de ne pas avoir une rage de dents en Russie. Christophe a lui aussi une sublime Vespa 400 rouge restaurée à merveille, et il a participé à notre sortie en Bourgogne. Il m'a en douceur arraché l'avant dernière dent de sagesse qu'il me restait, et que je sentais le matin au réveil depuis quelques temps. Il m'a également fait gentiment une ordonnance pour emporter les médicaments indispensables en cas d'urgence. Il faut dire que Christope connait bien ce genre d'aventure, puisqu'il a monté une association humanitaire, et qu'il part tous les ans soigner les dents dans les pays abandonnés (Madagascar, Haïti, etc.) On peut suivre le tracé de ce généreux personnage sur: http://aidedentaireoutoftheworld.blogspot.fr/
30 mai J-4: La journée à été consacrée à la préparation finale de la Voiture. Montage de l'allumage cartographié de Jean Jacques Pes, (qui devrait m'éviter de refaire les vis platinées à Moscou ) et quelques réglages (tension de câble, pression des pneus, réglages des tambours de freins, etc. ) Cette fois, la voiture est fin prête. Demain, on attaque les bagages. Les dernieres heures vont être chargées ! (cliquer sur les images pour agrandir)
Le kit complet enlever l'ancien allumage Poser le porte signal poser la platine récepteur poser et régler le signal
31 mai J-3: Il est temps de commencer le chargement de la voiture. Comment caser 12 litres d'huile 2 temps dans une Vespa 400 ? Comme les éléphants: 7 devant et 5 derrière ! (cliquer sur l'image pour agrandir)
Puis on cherche de la place partout où une souris peut se loger. Sous le siège conducteur, on trouve la trousse noire contenant les articles de dépannage. Bougies, ficelle, scotch, fil de fer, colle, etc. Dans la tousse bleue, le nécessaire de réglage de l'allumage, au cas où. Dans la boite grise, un arsenal de boulons, vis, etc. Dans la boite de conserve, le plus petit extincteur du monde. Dans la valise bleue, la trousse à outils. Sous le siège passager, dans la roue de secours, une courroie de rechange, un allumage traditionnel de secours, des cables batterie,la corde de remorquage au cas où le camping car tombe en panne, puis la trousse de médicale et enfin les deux jerrycans d'essence de réserve. Sous le tableau de bord, le triangle et le gilet sont ficellés sur la barre de renfort. (cliquer sur les images pour agrandir)
Ah, et puis j'oubliais, j'ai aussi installé un petit compte-tour digital. Pas pour surveiller le régime moteur, mais pour être informé immédiatement en cas de coupure d'allumage. (Ne cliquez pas, l'image est déjà assez grande. Si vous n'arrivez pas à lire les chiffres, consultez un opticien!)
Enfin, dernière info du jour. J'ai reçu un mail de ma soeurette, qui tient elle aussi à apporter sa petite contribution financière à ce challenge. Il faut dire qu'elle aussi, les challenges, elle connait. Je ne dirais pas son âge, mais elle n'a plus 20 ans, et pourtant, elle n'a pas hésité à se lancer jusqu'à St Jacques de Compostelle. Pas en Vespa 400, mais bel et bien à pied ! Je ne peux pas la citer comme sponsor, puisqu'elle a cessé son activité. Mais elle a crée avec son mari il y a bientôt 40 ans un petit garage à Viry (74). Vous savez, ces petits garages de village comme on avait autrefois ! Sa fille a reprit la succession, mais hélas, elle sort des écoles actuelles qui n'apprennent plus ce côté convivial que la vie moderne a banni à tout jamais de nos mentalités! Que je suis content d'avoir connu cette époque bénie. Et je sais que le lecteur qui l'a aussi connue versera sa petite larme en y repensant.
01 juin H-59: A partir de maintenant, on ne compte plus en jours, mais en heures. Chargement de la voiture terminé. Le moteur a trouvé sa place derrière le siège passager, la boite de vitesse derrière le conducteur, et la valise sur la banquette arrière. Les observateurs auront reconnu la valise de Daniel, que Mireille m'a gentiment confiée pour ce voyage. Il y aura un peu de Daniel dans la voiture avec moi. merci Mireille pour ce geste touchant.
N'allez pas croire que je ne serais pas à l'aise pour conduire. Le siège conducteur est reculé à fond, et le passager au tiers. Et il reste encore de la place pour poser le GPS !
02 juin H- 37 Journée repos, consacrée à regler les derniers détails personnels, comme la comptabilité familiale. En lisant mes mails, j'ai trouvé celui de notre ami Roger. Comme d'habitude, Roger allie l'humour à la sensibilité. Je ne résiste pas au plaisir de retransmettre ce mail ici. Bonsoir Jean-Louis, Ce mot à H-59 pour te dire merde et croiser les doigts pour toi. Magnifique aventure à laquelle tu t’es parfaitement préparé. Je sais que Daniel va t’accompagner dans ce périple et va veiller sur toi. Là où il est il doit jubiler et être impatient de t’accompagner dans ta Vespa 400. Sa valise est là ainsi il fait parti de l’aventure. Je languis de suivre ton voyage comme j’ai suivi ta préparation minutieuse. Encore Bravo...tous mes voeux vous accompagnent toi et Daniel...j’ai un peu moi aussi l’impression d’être du voyage grâce à la vieille carcasse de vespa 400 métamorphosée grâce à toi et qui va te servir de carrosse pour t’emmener vers l’exploit. Une pensée aussi pour Françoise qui doit quand même être un peu inquiète par cette aventure. Amicalement.
En 3 lignes, Roger vient de donner un sens majestueux à ce projet. Il a très bien connu Daniel, à qui il a rendu le plus bel hommage qui soit sur son site: http://www.lesaventuresdemavespa400.com/. Il a bien sur immédiatement reconnu la Vespa jaune, qui pourrissait depuis des années au fond de la grange de ses beaux parents, et qu'il m'a donné voici 3 ans.
03 juin H- 10 Dernier soir. Demain, à 10 heures précises, le moteur de la Vespa sera mis en route. Ce soir, Mireille, la femme de Daniel, est venue passer la soirée chez nous, accompagnée de Jean Pierre, le fidèle compagnon d'armée de Daniel, Colette, son épouse, et Lisiane et Yves, mes accompagnateurs dans ce voyage. Une dernière photo avant le grand départ. Il y avait aussi Michel, un de mes plus proches supporters.
Jean Pierre Francoise Lysiane Yves Jean Louis Michel Mireille
Il a fallu se coucher tôt;, car mardi matin, FR3 débarque à la maison à 8h15 pour retransmettre ce départ. Au moment d'aller dormir, Jean Pierre et Colette m'ont remis une enveloppe dont voici le contenu.
(Cliquez sur les images pour agrandir)
Je vais aller dormir moi aussi, j'ai les yeux qui piquent tout d'un coup !
04 juin H- 2 Au moment de me préparer, Mireille me donne un gri gri. C'est un Orizou. Ce nom inconnu de tous désigne le parement qui ornait les robes de parade des savoyardes autrefois.
Puis c'est au tour des enfants de m'apporter un dessin, que je m'empresse de coller dans ma voiture
04 juin H- 1 Nous arrivons au Petit Monde à Viry ou nous attendent déjà les amis venus fêter notre départ.
La Fée des Voeux avec mèches de cheveux des enfants m'accompagne aussi...
Pour une vidéo du départ, cliquez sur le lien suivant
http://www.youtube.com/watch?v=coMcuWb_VZc&feature=youtu.be
On a même eu droit à FRANCE 3 qui est venu couvrir l'évenement !
04 juin 10 h 00 Mise en route du moteur de la Vespa 400 et départ sous escorte pour ce périple de 56 jours.
Françoise me fait la surprise de m'accompagner pour la première étape qui nous mène en Gruyère.
La rencontre avec un autre "Fou furieux" a lieu à Vuadens!
Pascal Bettex a marqué mon esprit le jour où j'ai découvert une de ses élucubrations sculpturales. J'ai eu envie de découvrir le personnage et je n'ai pas été déçu !!!! Nous avons été accueuillis fabuleusement et Pascal a tout fait pour que la Vespa soit intégrée à son expo pour la photo..
Mais il a bien fallu se décider à prendre la route après un dernier regard soutenu...
... et nous avons clôturé le trajet du jour en posant le campement à Willisau canton de Lucerne.
Au long de la route, le moteur a eu quelques sursauts dûs à des impuretés dans le réservoir mais sans grandes conséquences.
05 juin J+1
" Salut tout le monde. Nous sommes bien arrivés à Lindau. La voiture marche bien, mais j'ai dû bricoler l'échappement, car une patte est cassée. Peut être en montant sur la terrasse du resto ?
Sinon, j'ai des petits soucis de gicleur de ralenti qui se bouche parfois. J'ai trouvé plein de saleté au fond du carbu, donc je pense que demain ça ira mieux!!!"
Magnifique arrêt aux chutes du Rhin
06 juin J+2 Mauvaise surprise au réveil. J’ai laissé la Vespa 400 sous un saule, et la voilà couverte de sève.
Départ à 9 heures pour aller visiter Lindau, hélas interdit aux campings cars. Du coup, on file sur Füssen.
On traverse de nombreux villages dominés par un clocher à Bulbe, comme en Haute Savoie. Dans chaque village de Bavière, on aperçoit de curieux totems. J’apprends qu`il s’agit de l’arbre du 1er mai. En y regardant mieux, on voit effectivement que des professions sont représentées sur chaque "fruit".
Arrivée au château de Füssen. Plus de monde qu’à st-Tropez. Du coup, veni, vidi, partis. Impossible de prendre la moindre photo, ni de visiter, cause 1 heure d`attente.
Depuis quelques Km j’entendais un drôle de bruit dans le moteur. Je profite de l’arrêt pour chercher. Les 2 flasques de la poulie du ventilo sont en train de se dessouder. Incident très classique sur les Vespa 400. 2 boulons suffisent pour réassembler tout ca.
Au départ ce matin, j`ai remplacé le gicleur de ralenti qui se bouche sans arrêt par un plus gros. Ca va nettement mieux, même s’il faut encore parfois le redéboucher. Sûr que j`ai du faire un fond de cuve dans une station. Heureusement, en roulant, ca ne pose pas de problème, sauf en changeant de vitesse, car le moteur se coupe dès qu`il retombe au ralenti. Il suffit de tirer sur le starter au moment de passer la vitesse, et tout va bien. Du coup, je ne m’arrête plus dès les 1ers symptômes, mais j’attends la prochaine pause pour le faire. La moyenne horaire y gagne beaucoup.
Plus loin, un hibou ouvre de grands yeux éberlués devant cette étrange voiture venue de si loin.
Tiens, voila la pluie. Ca commençait à nous manquer. On en aura que 15 km dans un défilé de montagne. .
A l`approche d’Oberammergau, on découvre les sommets enneigés des montagne autrichiennes, tandis qu`en bas, les paysans « foinnent » encore à la main.
Arrivée à Oberammergau, et ses maisons richement décorées. La Vespa 400 pause fièrement devant une fresque de Hansel et Gretel. Repos bien mérité !
07 juin J+3
Le Dauphiné Libéré de ce jour:
Nous quittons les magnifiques maisons d’Oberammergau. En faisant le plein, un Allemand vient discuter. Il me demande d’oú je viens, et où je vais. Je lui explique, et il me répond : "You’re crazy !" Devant nous se dresse l`impressionnante barrière des Alpes Autrichiennes, majestueuse, infranchissable. Nous n'essayerons d`ailleurs pas, car nous partons vers Munich. Rapidement, nous arrivons dans la plaine. La route devient vite monotone, succession de lignes droites à l`américaine, qui nous feraient presque regretter la Montagne. Seule la Vespa 400 apprécie. Bien calé á 65 km/h, le moteur avale les 250 kms sans broncher. Je suis frappé encore une fois par la propreté des routes, comme de tout d'ailleurs. Moi qui croyais que la Suisse était le pays de la propreté, je me rends compte qu'en fait, c'est la France qui est le pays de la saleté.
A Munich, nous prenons un billet City Tour pour visiter la ville. En pure perte, car après avoir discuté avec une Allemande dans la rue, celle ci nous dit que seule la vieille ville est intéressante, et qu`elle se fait très bien á pied, ce qu'on a fait avec plaisir. Ce quartier est petit mais très agréable. Calme, reposant bien que très animé. Finalement, la seule chose à craindre, c'est les vélos, qui sont partout prioritaires, sur la route comme sur les trottoirs. Ils le savent et nous le font savoir.
On ne peut pas venir ici sans passer á la brasserie Hofbräuhaus, célèbre dans le monde entier. Une adorable bavaroise nous apporte une bière et une choucroute à faire pâlir un amateur. Choucroute excellente, sans doute cuite avec un soupçon de miel, ce qui lui donne un gout suave. L`ambiance me rappelle celle des pubs irlandais. Il y a un orchestre bavarois, et les clients reprennent les chansons en cœur.
4 heures plus tard, il nous faut quitter à regret Munich et ses vélos taxi, direction Regensburg, que nous atteignons juste au moment du repas.
08 juin J+4
Nous quittons Regensburg sous un soleil de plomb. Pour la première fois, je vais rouler décapoté.
Les longues lignes droites Allemandes me laissent largement le temps de penser à Roger et à nos chevauchées Espagnoles. Hélas, lorsque je regarde mon rétro, je ne vois pas de Vespa Bleue, mais un banal Camping Car.
Peu avant la frontière tchèque, une surprise nous attend. Un couple de cigognes s’est installé sur le toit d’un château. Puis c'est une rencontre inattendue à un feu tricolore, dernière image de l`Allemagne.
Nous franchissons la frontière tchèque à 70 km/h. Vive l`Europe. Rapidement, je me fais rappeler à l`ordre. J'avais oublié qu’en Tchéquie, on roule feux de route allumés. Par contre, à peine franchie, on découvre un autre monde. On traverse des villages délabrés, tout comme la route d`ailleurs. Inimaginable de dépasser le 50 Km/h. Ce soir, il faudra vérifier que tous les boulons de la voiture sont encore là.
Sûr qu'on m'attendait!!! Une Vespa 400 dans sa discipline préférée: Le dépassement de tracteurs
Et voilà notre premier passage à niveau sans barrière. Nous en trouverons un nombre incalculable par la suite.
Il faut dire qu’en Tchéquie, les grands axes sont payants par une vignette. Du coup, mon GPS nous fait passer par des routes de contrebandiers qui n`ont pas évolué depuis bien longtemps.
Je rencontre enfin les premières antiques Skoda, puis des Trabant, des Zastava, et même une voiture inconnue qui ressemble bien à une Borgward.
Plus nous avançons vers Prague, et plus les villages sortent de leur décrépitude. Idem pour la route, qui subitement, á 100 kms de Prague devient nettement plus praticable.
L'arrivée á Prague est surprenante. La Vespa 400 rencontre un succès que j’ai rarement vu.
C`est à 19h30 que nous arrivons au camping, fourbus par ces routes moyenâgeuses. Et là, surprise. Un camping car de Lyonnais est déjà là. En discutant avec eux, on découvre qu`on a des connaissances communes. Mieux, ils sont cousins avec mes cousins de Feigères.
Repos avant la visite de Prague demain. Une partie ne sera pas visitable, car la ville vient d`être inondée.
On verra ça demain.
09 juin J+5
Aujourd’hui, repos pour la Vespa 400 et visite de Prague. Pas de chance, la ville a été victime d'une inondation il y a 5 jours. Du coup, beaucoup de rues sont interdites, le Metro est encore plein d'eau, et certains monuments sont inaccessible.
On a pu voir la plus grande partie de la vieille ville, mais hélas, du pont Charles, un des plus célèbres du monde, nous ne verrons que la magnifique tour d'entrée. Tant pis pour ses magnifiques statues que nous n’apercevrons que de loin.
Sur la place de la vieille ville, une banderole d’accueil m'attendait. J’ai appris par la suite qu`il s'agit en fait d'une marque d'eau minérale.
Prague est considérée à juste titre comme une des plus belles villes d’Europe. J'ajouterais : à condition de la visiter les yeux en l'air. Les toitures et les pignons sont en effet garnis de sculptures grandioses. Le réseau de transports en commun est très bien fait, et on ne marche que très peu...sauf quand la ville a été inondée, et que 50% des trams sont à l’arrêt. Mais le must est de visiter la ville en voitures anciennes, que les tchèques ont réhabilitées en taxis.
Dominant la ville, le château est en fait une petite ville, comme la cité impériale de Pekin. On y trouve de petits châteaux, des chapelles, une cathédrale, des musées, etc. L`entrée dans cette ville est gratuite, mais l'entrée dans chacun des bâtiments est payante.
Mis à part la cathédrale St Guy, dont les vitraux sont parmi les plus beaux que j’ai vu, le reste ne reflète pas la beauté de la ville. Ce château est sobre, fade, sans grand intérêt.
Et c'est sous un ciel menaçant que nous rejoignons notre camping car. Fin d'une journée étape qui nous laisse envie de revenir compléter notre visite. Il est temps pour moi de faire mes "devoirs"
10 juin J+6
Avant de quitter Prague, je fais le plein. Ici, Le pompiste vous sert. Le voilà très intrigué de me voir tourner la manivelle 13 fois.
Fidèle à mes demande, le GPS nous a fait quitter la Tchéquie par des routes de contrebandiers. Nous entrons en Pologne par les montagnes du pays de bohème. (Voilà un nom qui me plaît).
On a dû monter assez haut, car on a traversé une magnifique station de ski polonaise, avec des chalets en bois à faire pâlir les Suisses. Tout ça dans un brouillard à couper au couteau.
Hélas, dans une montée, voilà que patatras : Une terrible explosion résonne dans la voiture. La vitre passager vient de voler en éclat, touchée par un caillou envoyé malencontreusement par un cantonnier qui tondait les fossés au coupe fil. On rafistole avec un sac plastique, et plus loin, on s’arrête chez le castor qui a tout ce qu’il faut, pour acheter un plexi afin de refaire une vitre correcte.
Puis nous arrivons à Jawor, où nous visitons la magnifique église en bois. Ca ressemble plus à une cathédrale qu’à une église. Un pur chef d’œuvre classé à juste titre au patrimoine mondial.
A gauche Jawor, à droite Świdnica
Mais on ne connaissait pas encore celle de Świdnica. 7000 places, impossible d’en décrire la beauté. Elle aussi est d’ailleurs classée. L’orgue à lui seul est une pur chef d’œuvre. Le gardien nous autorise à entrer dans le parc avec la Vespa 400 pour une photo. Nous déclenchons une petite émeute lorsque des Lycéens sortent de cette cathédrale. Séance photos, questions, etc.
A l’approche de Wroclaw, les champs sont trempés, ce qui laisse supposer que là aussi, la météo a frappé.
C'est sous une pluie battante que je retrouve Mickael (Michal), que je n’ai pas vu depuis 7 ans.
Promenade dans Wroclaw, la ville aux 120 ponts. (Comme Venise, Wroclaw est une succession d’iles et de canaux).
Et là, nous assistons à une scène surréaliste. Un allumeur de réverbères, en costume d’époque, illumine la rue encore éclairée au gaz.
C’est bien tard que nous retrouvons Morphée pour une courte nuit de sommeil.
11 juin J+7
Pour aujourd'hui, rien de spécial, on a juste relié Wroclaw à Cracovie (Kraków) sous une pluie battante. (Quand même plus de 270 km! NDLR)
12 juin J+8
Journée étape à Cracovie, la ville de Jean Paul II. Inutile de dire qu’ici, il est partout, que ce soit en statue ou en portrait.
Ce matin, visite de la mine de sel de Wieliczka. Encore un site classé par l’UNESCO. 340 km de galeries qui descendent jusqu’à -347 mètres. Heureusement, nous n’en avons parcouru que 2 km. De toute beauté. Des salles remplies de sculptures de sel (on a même vu un touriste poser à coté de la statue de son aïeul avec qui la ressemblance est évidente), une immense église à -100 mètres, et bien sûr la statue de Jean Paul II, omniprésent même ici.
Puis visite de la ville, avec son château, ses vieux quartiers et ses vélos historiques.
On a profité de cette journée étape pour refaire la vitre cassée de la Vespa 400. Mes oreilles vont enfin se reposer du claquement infernal de ce sac plastique qui servait de vitre jusqu’à maintenant.
Demain, nous attaquons la montée vers le nord, à priori sous un ciel que la météo annonce enfin dégagé.
13 juin J+9
C’est sous un soleil resplendissant que nous quittons Cracovie. Pour la première fois depuis bien longtemps, je vais rouler décapoté, direction le nord cette fois ci. Nous allons pour cela traverser la région surnommée "la Suisse Polonaise".
Ce terme est bien sur exagéré, car nous ne monterons pas bien longtemps. Nous attaquons la route des nids d’aigles, ainsi nommée en raison des châteaux qui la surplombent, perchés sur leurs promontoires rocheux à la manière des châteaux cathares.
Nous nous arrêtons à l’église sur l’eau d’Ojców, vestige d’une époque où le tsar avait interdit de construire des églises sur ses terres. Les terres, oui, mais il n’avait pas parlé de l’eau. Ainsi, il ne pouvait pas s’y opposer. Puis nous entrons dans le parc national. Les châteaux dominent la route, tel des miradors.
Et enfin, nous arrivons à Częstochowa, 5ème lieu de pèlerinage au monde, après Vârânasî, La Mecque, Rome et Lourde.
Pas trop de monde, mais les lieux sont remplis d’un sentiment de dévotion saisissant. Bien que les photos soient autorisées, nous n’en ferons qu’une seule, de loin, pour ne pas troubler les pèlerins. Pour une fois, les bâtiments ne sont pas extraordinairement décorés, sauf l`intérieur de l’église, superbe. Très peu de marchands du temple au dehors. Ouf. Nous avons troqués short et t-shirt contre pantalons et chemise pour visiter. C’est donc avec surprise que nous découvrons la cathédrale remplie de femmes en short ou minijupe en pleine prière. Il faut dire qu’en Pologne, les femmes sont en majorité habillées ainsi, et que cela ne choque personne. On ne voit pas chez les hommes des regards ou des comportements malsains comme on pourrait le constater dans nos contrées. On apprend qu’une femme peut se promener toute la nuit ainsi habillée, elle ne risque rien. Ca fait rêver.
Ici aussi, bien sûr, le héros polonais est partout, que ce soit en statue, en portrait, ou dans les boutiques. Qui? Jean Paul II, bien sûr.
Par contre, le wifi du camping ne fonctionne pas. Et là, pas de miracle en vue.
Demain, nous continuons la remontée vers le Nord, direction Varsovie.
14 juin J+10
Départ de Częstochowa sous un grand soleil. Avant de partir, j’ai retendu ma courroie qui me semblait bien molle, et qui de plus commence à être bien entamée sur le coté. Grosse erreur, car 15 km plus loin, celle ci vole en éclat. C'est là notre première vraie panne. Heureusement, j’avais prévu 2 courroies de rechange.
On s’arrête dans le parking d’une station service, et tout de suite nous voilà entourés de nombreux curieux qui regardent comment on change une courroie sur une cette drôle de voiture. On laisse le moteur refroidir, on se salit les mains et une heure plus tard, nous voici à nouveau sur la route. Les 300 km qui nous séparent de Varsovie sont une 4 voies, sur laquelle je ne me sens pas très à l’aise. Heureusement, les polonais sont très cool et très tolérants sur la route. On reçoit surtout des coups de klaxons sympas et des flashes de téléphone portable.
L’entrée dans Varsovie à 17 heures ressemble à l’entrée dans Paris aux heures creuses.
Impossible de trouver un camping ouvert, donc, après 2h de recherche, on s’installe dans une rue sans issue qui mène à un camping abandonné. Du coup, pas d'internet encore une fois.
15 juin J+11
Journée surprise.
Nous n`avons pas pu visiter Varsovie, vu les horaires de la veille, mais je reviendrai, c’est sûr.
A peine sorti de la ville (1 heure quand même), nous nous arrêtons acheter des fraises sur le bord de la route (la Pologne est le 2ème producteur d’Europe).
Nous repartons, et très vite j’aperçois dans mon rétroviseur une Cadillac Eldorado. Elle me dépasse à grands coups de signes de main et de Klaxon, et je vois alors dans mon rétro une Zastava. Puis une Polski 125, puis une Porsche 924, etc. Pas de doute, je me retrouve en plein dans un rallye de voitures anciennes. Gentiment, ces gentlemen ralentissent l’allure pour m’intégrer à leur groupe.
A midi, on nous fait signe de les suivre sur le parking. Séance photo et prise de connaissance. On pose sur ma voiture une plaque de rallye, puis on nous offre le restaurant. Des excellents beignets de poisson, un des plats favoris des polonais.
Puis c’est sous bonne escorte que nous continuons la route coincés entre une Cadillac Eldorado (mais comment est elle arrivée ici?) et une Volga, la voiture Russe de la période communiste. 100 km plus loin, nous sous séparons à grands coups de klaxon.
Nous arrivons maintenant dans la région des lacs, comme le montre la carte qui est couverte de taches bleues.
C’est là que nous passerons la nuit, dans un superbe camping au bord d`un lac bien reposant.
16 et 17 juin J+12 et J+13
Nous avons quitté à regret la Pologne, pays magnifique, et si accueillant, pour entrer en Lituanie. Dès la frontière, on sent le changement. Fini la conduite cool du polonais, voici la nouvelle conduite façon lituanienne.
Il nous a fallu du temps pour comprendre que le conducteur lituanien respecte à la lettre les limitations de vitesse. Si c’est limité à 90, il roule à 90 quoiqu’il arrive, y compris quand il rencontre un camion en sommet de côte ou en virage. Résultat, il est courant de se trouver à 3, voir 4 de front sur une petite route de campagne. Cette première impression disparaît dès qu’on entre en ville. Le comportement change, et le même conducteur devient un véritable gentleman, courtois, calme et détendu. C’est un plaisir alors que d’être piéton. On peut traverser la rue sans angoisse.
Une autre particularité des lituaniens est de paraître très froid. La méfiance envers le méchant occidental héritée de la période communiste est encore très présente. Mais une fois cette première impression passée, on s’aperçoit vite que finalement, il n’est pas plus désagréable que le français moyen.
Sur le trajet, nous avons traversé quelques villages encore tout en bois, habités par de nombreuses cigognes. Nous apprenons que la Lituanie est le pays le plus peuplé en cigognes, et devant chaque maison un poteau avec un plateau est dressé, pour les accueillir. On dit qu’une maison avec un nid de cigogne est le signe que ses habitants sont très accueillants. Nous avons aussi assisté à une sympathique petite course de voitures improvisée sur un parking.
Une nuit de repos, et nous partons visiter la ville. Vue le coté taciturne des lituaniens, il règne dans les bus et les rues un silence de mort seulement troublé par le bruit des touristes. Au premier abord, on a vraiment envie de quitter cette ville triste et froide. Puis on commence à la découvrir, et là, c`est l’enchantement qui prend le dessus. La ville est en pleine réhabilitation, et le travail commence à porter ses fruits. Une fois terminé, Vilnius n’aura rien à envier à Prague ou Cracovie. Nous avons déambulé toute la journée dans les rues pavées de la vieille ville sans s’ennuyer une seule fois. Une ville dont on parle peu, et qui pourtant mérite d’être découverte.
L`église de la Vierge Marie, et au fond la porte de Dawn, qui permet d`entrer dans la vieille ville.
Demain, on attaque notre dernière étape. Dans 300 km, on sera à la frontière Russe, où un monde inconnu nous attend.
18 et 19 juin J+14 et J+15
Nous voici arrivés à Ludza, dernière étape avant la frontière Russe, qui n'est plus qu’à 5o km.
Rien de particulier sur cette dernière portion de route.
Ah, mais si, bien sûr il s`est passé quelque chose.
Nous sommes allés faire un tour sur le centre de l’Europe.
Salvador Dali avait situé le centre du monde dans la gare de Perpignan, et bien l`institut géographique national français (et oui) a situé le centre géographique de l’Europe en Lituanie. Impensable donc de traverser ce pays sans y passer.
Le reste de la route s`est bien passé
Puis c’est l’entrée en Lettonie qui nous permet de découvrir d’antiques trams remontant visiblement à l’ère soviétique. Et toujours ces routes défoncées.
Il nous reste deux jours avant la rencontre avec nos guides, nous allons les mettre à profit pour réviser nos véhicules. Il va y avoir des resserrages de boulons en perspective.
Sur le camping que nous avons choisi pour ces deux derniers jours en EU, un couple de Marseillais qui va faire la Russie avec nous est déjà là. Nous faisons connaissance, on se donne quelques tuyaux.
Il est temps pour moi de faire un premier bilan.
Nous en sommes à 3006 kms, et la Vespa 400 s’est comportée à merveille. La consommation moyenne est de 5,52 litres à 47 km/h de moyenne générale. Les problèmes de saleté dans le carbu ont disparu, la réparation de la poulie n’a pas bougé (dire que je l’avais changée par précaution avant de partir), et le bricolage sur l’échappement tient le coup. Il s’agit de l’échappement vendu par Pierrot Villard. Heureusement que Pierrot avait pensé à y mettre une bride souple, cela a empêché la casse.
L'allumage de Jean-Jacques, lui, a parfaitement rempli son rôle. Je l’ai contrôlé lors du changement de courroie, il n’a pas bougé d`un poil, malgré les secousses à répétition de ces routes défoncées.
Sous la voiture, une des vis qui tiennent la barre stabilisatrice a cassé sous les assauts répétés de ces routes. Impossible d’enlever le morceau restant dans le filetage, mais il en reste encore 7. C`est donc en toute confiance que j’aborde la partie Russe.
20 juin J+16
Un dernier petit mot depuis un pays de l'Ouest.
Car ca y est, nous sommes arrivés à Zilupe. La Russie n´est plus qu'à 5 km. Tous les camping cars sont là, 13 au total. Par chance, un des camping caristes possède une perceuse. Du coup, on perce le restant de la vis cassée, et on remet une nouvelle, trouvée dans une boutique improbable, surtout dans ce petit village de 1000 habitants. Cette fois, la Vespa est vraiment prête pour attaquer les routes russes.
et une loco tirant 66 wagons
Demain matin, nous avons rendez vous à 7 heures avec nos organisateurs. Ce soir, c'est la prise de connaissance avec nos compagnons de voyage. J'en ai profité pour me faire remarquer en m'arrachant la moitié d'un ongle en rabattant le siège de la Vespa. J'en suis quitte pour une bonne poupée (russe) dont je vous enverrais la photo plus tard, car je suis connecté sur un WiFi piraté.
21 juin J+17
Il est 7h45 lorsque nous prenons la direction de la frontière. Nous doublons une file de camions de plusieurs kilomètres, et nous arrivons à la douane. Il serait trop long de raconter en détail ce passage de frontière.
Tordons néanmoins le cou aux idées reçues. Les douaniers Russes sont assez sympathiques, voire humoristiques. L’un d’eux me demande où sont les pédales de ce jouet, puis voyant le moteur, cherche le kick. Ces douaniers font leur boulot, et ils le font très bien, et si les douaniers de l'ouest le faisaient aussi bien, on aurait sans doute moins de problèmes. Les camping-cars en règle passent en quelques minutes, et ceux en infraction traînent. Et encore, les douaniers ont été très conciliants en acceptant que les grosses quantités de vin trouvées soient réparties dans les autres véhicules. C'est ainsi que je me retrouve avec 2 bouteilles de champagne et 4 litres de vin.
Mon tour arrive, et je me retrouve à expliquer pourquoi ma carte grise ne comporte pas le poids, le régime moteur, la cylindrée, etc. Par contre, j´ai droit encore une fois à une séance photo pour les douaniers, qui n'en reviennent pas de savoir que je viens de France, et qui sont inquiets de savoir que je compte aller jusqu’à Moscou par cette route.
Il est 15h44 lorsque le dernier camping-car passe. Le temps total aura été de 8 heures, ce qui représente 40 mn par véhicule. Rien d´extraordinaire donc. C’est finalement à 22h40 que nous arrivons à Nelidovo, étape de la nuit.
22 juin J+18
Nous démarrons de Nelidovo, et rapidement, un groupe de 4 camping-cars plus téméraires (ou plus inconscients) que les autres s´élance à vive allure. Les autres décidons de ne pas les suivre, restant prudemment à 70 km/h pour soigner le matériel. Bonne idée, car quelques km plus loin nous attend le barrage tant redouté. Le seul tronçon encore en béton armé qui n´a jamais été refait depuis l’époque soviétique.
Il faut franchir 50 km de béton fissuré, éclaté, duquel dépassent des fers à béton tranchants. Aveuglés par la poussière des camions, nos véhicules craquent, gémissent, grincent, mais ça passe. A plusieurs reprises, je dois vérifier que l´échappement passe sans frotter. Nous sommes tous d´accord pour dire que jamais l’un d’entre nous n’a rencontré des pistes pareilles. Et pourtant, il y a des baroudeurs dans le groupe. C´est un peu du chacun pour soi. Certains partent à gauche, d’autres dans les bas côtés pour échapper à cet enfer. Et bien sûr, cette portion est jonchée de morceaux de pneus, pare-chocs, feux, etc. Nous mettrons plus de 3 heures pour franchir ces 50 km, avec des passages faits en première "courte". Il ne faut pas se relâcher une seconde. Le temps de vérifier mon GPS, et je viens de planter ma roue dans un énorme trou. Ce passage donne une idée de l´exploit de 1958, réalisé à 90 pour 100 sur des routes de béton armé.
Mais la récompense est au bout. C´est maintenant un véritable billard (Russe) qui nous amène vers Moscou.
Les 60 derniers kilomètres sont de l´autoroute. Nous roulons entre 75 et 80 km/h, et je ne suis vraiment pas à l´aise, mais je ne peux pas imposer mon allure aux camping-cars.
Devant moi, le panneau d’entrée de la ville. Et voilà, c´est fait. Le 22 juin 2013 à 16h54 (heure locale), pour la première fois depuis 55 ans une Vespa 400 entre dans Moscou. L´entrée se fait par le pont de Cristal, magnifique œuvre d’art qui donne tout de suite envie de rester.
Nous entrons dans la ville, et je suis certain que Gérard Depardieu n’a pas reçu un accueil aussi délirant. Dans aucun de mes périples je n’ai connu ça. C'est escorté par un concert de klaxons et aveuglé par les appareils photo que nous rejoignons notre camp de base, qui est situé sur la patinoire du stade olympique. Des voitures me suivent avec le passager me filmant par le toit ouvrant, etc. Ça fait du bien de jouer les vedettes une fois dans sa vie.
23 juin J+19
Journée de repos, que je mets à profit pour aller en reconnaissance sur le lieu où je dois faire la photo mythique. On y va en métro, encore un chef d’œuvre de Moscou. Il me reste à négocier la façon dont je vais m'y prendre pour faire cette photo. C'est en bonne voie, mais j’attends confirmation. Vivement demain, jour de la réponse.
24 juin J+20
Etant arrivés à Moscou avec 1 jour d’avance, nous y resterons finalement 5 jours, ce qui nous laisse largement le temps de visiter. C’est en Métro que nous choisissons de nous déplacer. D'abord parce que c’est comme à Paris le moyen le plus pratique.
Mais la comparaison s’arrête là.
Ce Métro est peut être la seule bonne chose de Staline, qui voulait en faire un palais souterrain. Pari gagné. Chaque station a son marbre ou son granit, ses sculptures, bas reliefs, faïences, mosaïques, etc.
L´éclairage est assuré ici par des lustres, là par des réverbères, etc. On se croirait à Versailles. Et ne parlons pas de la propreté. Fi de ces odeurs si caractéristiques du métro parisien, pas un papier au sol, des femmes de ménage se relaient pour nettoyer. Tout cela est assez impressionnant. Les Russes sont assez calmes et souriants. Pas de stress, personne ne court pour attraper sa rame. Bref, on y passerait bien la journée.
Dehors, cette impression demeure. Mais où donc ont été tournés les vidéos qui trainent sur ce blog ? Le conducteur Russe est calme et courtois. Jamais de klaxon (sauf pour la Vespa), le silence règne, et se déplacer à pied devient presque un plaisir.
L´omniprésence de la police y est sans doute pour quelque chose. Mais cette police sait se faire discrète. Quand un automobiliste se fait remettre en place, c’est à coup de haut parleur, et il obtempère aussitôt. Nous n’avons jamais vu de policier en train de remplir un PV.
Le racket dont on nous avait parlé est une légende. Nous avons été arrêtés par la police en venant. Mais il n’a pas été question d'argent. Et pourtant, au moment où le policier a arrêté le camping-car, j'ai eu le temps de voir que nous roulions à 66 km/h au lieu de 60. Que se serait il passé avec nos arrogants policiers français ?
Une autre impression est celle d’une ville qui ne s’arrête jamais. Quelque soit le jour et l’heure, ca bouge. Mais dans le calme. Sauf le soir, où l’on voit alors des gens se défouler de leur journée. Mais pas violemment. Ça rit, ça chante, ça fait du roller, etc. Mais dans le calme et la bonne humeur.
Demain, nous visiterons les monuments, le Kremlin, etc.
Ah, oui, j’oubliais. Mercredi matin, de très bonne heure, pour éviter les touristes, nous irons faire la photo mythique.
A bientôt pour d'autres nouvelles.
25 juin J+21
Toujours en métro, visite des incontournables de Moscou. La Place Rouge, pour commencer. Bécaud avait tort, elle n’est pas vide, mais bien belle quand même. Puis on enchaîne sur le Kremlin, et on continue par la rue Arbat (le Montmartre Moscovite), le marché d´Izmaïlovo puis balade en bateau sur la Moskova, et un petit tour des inévitables monuments dédiés aux victimes de 39/45. La Russie, avec ses 21 millions de morts est le pays qui a payé le plus cher cette triste période.
N´oublions pas les innombrables églises qui jalonnent Moscou. Plus de 300, nous ne ferons que les principales. Basile le bienheureux, bien sûr, et St Sauveur.
Comme Londres, Moscou possède plus de verdure que de béton, et les parcs sont magnifiquement entretenus. A coté de notre campement, tous les soirs, nous y restons jusqu’à très tard, (la nuit ne tombe que vers 23h30) pour surfer sur le net, gratuit ici (NDLR: dans le métro aussi) Nous flânons ensuite dans les allées, regardant les moscovites s’adonner au roller, vélo, jouer aux échecs, etc. tout cela dans une ambiance cool qui fait envie. Là encore, les filles, très très court vêtues, entrent et sortent seules sans aucune crainte même par nuit noir. Qui oserait faire ça en France? Et d’abord, où peut-on trouver en France un parc ouvert toute la nuit ?
Ce soir, j’ai eu la surprise d’entrer en contact avec les 46 copains et amis qui sont venus au pique-nique que Francoise avait organisé pour fêter l’évènement. Un grand moment de bonheur. Merci à tous
26 juin J+22
Bon, ben voila, c’est fait. Voici la photo tant convoitée. Prise ce matin à 7 heures, avant que la foule n’arrive. Un grand merci à Helena, Hugo, et à la police qui a été très conciliante. Leur photo mérite bien sa place sur ce site.
La première partie de la mission a été remplie. Je la dédie bien sûr à Daniel. Cette photo nous permettra de ne jamais l'oublier.
Je vais donc dédier la deuxième partie de ce voyage à celle sans qui ce raid n’aurait pas été possible. Celle qui malgré son angoisse m’a laissé partir avec le sourire. Celle que j’ai tant négligé ces derniers temps pour me consacrer à ce voyage.
Alors, Françoise, c´est à toi que je vais penser désormais sur la route qui me ramène vers toi.
J’aurai largement le temps de faire le serment de revenir à Moscou avec toi. Pas en voiture, c'est promis.
L'orizou de Mireille m’a gardé jusqu´ici, c'est maintenant à la "fée des vœux" de Sébastien et Rita de prendre le relais pour protéger mon retour.
L'Orizou offert par Mireille et la Fée des Voeux de Sébastien et Rita
Ce soir, dernier plaisir. On s'offre le cirque de Moscou.
27 juin J+23
Notre séjour a pris fin hier soir avec le spectacle du cirque de Moscou.
La représentation ressemblait plus à un show comme on voit dans les casinos de Las Vegas. Il est vrai que j’ai eu la chance d'aller voir le cirque de Pékin, et que depuis tous les autres cirques du monde paraissent bien fades.
Maintenant, il faut partir. Dire que nous quittons Moscou avec tristesse serait exagéré, mais je suis déjà tenaillé par une forte envie de revenir.(Et je tiens toujours mes promesses) Nous entrons désormais dans ce qu’on appelle ici l´anneau d´or. Vladimir, ancienne capitale de la Russie, pour commencer. Hélas, nous n’y ferons qu´un arrêt de courte durée, car ce soir nous devons faire notre halte à Souzdal, véritable ville musée de la Russie du Nord.
Ah, et puis j’oubliais la photo de la journée. Quand même, la Vespa 400 a du bon.
Notons que quelques mois plus tard,les autorités russes ont lancé un avis de recherche pour retrouver une Vespa 400 jaunes et son conducteur.
28 juin J+24
Compte rendu envoyé depuis le Mac Do (ça a parfois du bon, si c'est pas la nourriture c'est au moins le WiFi) de Iaroslavl
Départ de Souzdal pour Kostroma et son écomusée. Des Isbas et des Datchas traditionnelles ont été démontées une par une des villages de la province et reconstruites ici pour servir de témoin de cette époque paysanne qui disparaît petit à petit.
Ici encore, la Vespa 400 a fait son petit effet en pointant sa calandre au beau milieu d’un mariage. Ce qui m’a permis d’obtenir le bisou de la mariée.
Ce soir, nous dormons à Yaroslavl, sur les bords de la Volga. Demain, visite et pourquoi pas baignade dans la Volga, histoire de se plonger dans l’univers de Michel Strogoff.
Petit aparté: Emporté par ma passion, je n´ai même pas réalisé que, le jour même où je prenais la photo symbole de ce voyage, nous étions mariés, Françoise et moi, depuis exactement 31 ans. Et j'ai appris que Daniel et Mireille avaient fait la même démarche exactement 11 ans plus tôt jour pour jour. Coïncidence ou signe du destin ? Je laisse chacun libre de penser ce qu'il veut, mais quand même, il y a de quoi se poser parfois des questions.
29 juin J+25
Journée consacrée à la visite de Yaroslavl, avec promenade sur la Volga. Nous avons déjà vu tant de belles choses que tout commence à devenir banal.
Yaroslavl, ou Laroslavl, ou Jaroslavl selon que l´on soit russe, français, ou anglais, est une ville classée au patrimoine de l´UNESCO.
L'événement marquant de la journée a été sans conteste un concert à 3 voix organisé en l’Église du Prophète Ésaïas. Cette église est réputée avoir une salle dotée d'une acoustique exceptionnelle. Et effectivement, en fermant les yeux, ce ne sont pas 3 chanteurs que l’on entend, mais les chœurs de l’armée rouge.
Sinon, promenade sur la Volga sans romantisme, ce fleuve étant maintenant arpenté par des bateaux de commerce gigantesques.
Et puis n´oublions pas cette affiche publicitaire assez originale de notre star franco-belgo-russe. Demain, nous continuons l’anneau d'or qui nous amène tout doucement vers St Petersburg.
30 juin J+26
Départ ce matin pour Rostov, réputé pour son kremlin (mot qui en fait désigne une place fortifiée) du XIVème siècle. Là encore, nous avons eu droit à un concert improvisé de toute beauté. Mais le clou de la journée a été la visite du monastère de St Serge (Sergei) à Serguiev Possad. Dans ce splendide monastère sont conservées les reliques de Saint Serge, ce qui en fait le lieu de pèlerinage le plus fréquenté de l´orthodoxie.
Sinon, depuis 2 jours, la Vespa refusait de démarrer si on ne la poussait pas. Et je viens de trouver la raison. Voilà 10 jours que je roule feux allumés, et imperceptiblement, la batterie s’est vidée de son énergie. J'ai pris le risque de rouler feux éteints, et tout est rentré dans l’ordre. Moins de chance pour François, dont le camping-car a refusé définitivement de démarrer. Nous avons dû l’abandonner à regrets, et son véhicule, acheté neuf spécialement pour venir en Russie, a été rapatrié sur Moscou à la concession Fiat.
Ma belle casquette Vespa 400 que Murielle et Michel m'avaient offerte s’est envolée au cours d’un dépassement. Celui qui l’aura trouvée aura un souvenir de mon passage en Russie.
A demain pour d'autres nouvelles.
02 juillet J+28
Départ sous la pluie ce matin pour 200 km en direction de Novgorod, dernière étape avant St Petersburg.
Bien sûr, il a fallu que mon essuie-glace donne des signes de faiblesse. Il s’arrête de temps en temps, et il suffit alors que je le relance manuellement en passant ma main derrière le tableau de bord pour que ca reparte. Pas pratique, mais ça permet de rouler.
Heureusement, le soleil est revenu après 2 heures de route.
Arrivée à Novgorod vers midi. Novgorod est la plus vielle ville de Russie. A la voir, on ne croirait pas.
La porte d'entrée en bronze de l'Eglise Ste Sophie avec un détail et l'intérieur
En fait, l’explication est simple. Cette ville a été entièrement rasée par les allemands, et les russes ont travaillé d´arrache-pied pour reconstruire sa partie historique. Le résultat est assez intéressant car on découvre la ville comme elle était au cours de sa splendeur. Un bel exemple de ce que les russes sont capables de faire. Nous avons eu droit à une géniale soirée folklorique improvisée sur le parking.
la Vespa a encore frappé Elles sont pas jolies, leurs fliquettes en minijupe (photo prise de loin pour éviter la prison)
Au moment ou j’écris ces lignes, il est 23 heures 20, et il fait grand jour, on voit encore le soleil qui ne touche toujours pas l’horizon.
03 juillet J+29
Je viens de me faire refouler du Mac Do, où j’étais venu envoyer mes mails. Je ne comprends pas, il fait grand jour. Ah, mais oui, il est 23h50. Nous sommes en pleine nuit blanche.
Bon, alors, en attendant, je dois vous dire que les 170 km de Novgorod à Pouchkine sont avalés à un train d´enfer (pour une Vespa 400) ! Depuis le début, notre accompagnatrice change de véhicule chaque jour. C´est donc à mon tour de prendre Tatyana avec moi. Elle attendait visiblement avec impatience ce moment.
Tatjana notre guide et ma passagère aujourd'hui L'ensemble des camping-caristes de notre convoi
Du coup, me retrouvant en tête du convoi, j’ai mis un point d’honneur à rouler au moins à 75 km/h, pour ne pas ralentir les camping-cars. Heureusement, la Vespa 400 n’a pas démérité, elle a bien tenu ce mauvais traitement.
A Pouchkine, nous attend la visite du palais de la grande Catherine, le Versailles Russe.
Je n’aime pas ces étalages de la folie mégalomane de gens qui n’hésitent pas à affamer leur peuple pour affirmer leur folie. Au bout d’une heure de queue, on renonce à la visite, pour se contenter de celle du parc, suffisante pour montrer jusqu’où peut aller la folie humaine.
Puis nous entrons dans St Petersburg, dernière étape de notre périple en Russie. Nous y resterons 4 jours, que je raconterai le dernier soir, pour faire un compte rendu détaillé. La Vespa 400 va se reposer de ses efforts. Elle l’a bien mérité.
La vespa déteint sur les robes des filles russes
04 juillet J+30 Lu dans le Messager
05 juillet J+31
On pourrait dire que St Petersburg est en fait le plus grand musée du monde. Il n’y a pas un bâtiment que l’on pourrait qualifier de quelconque.
Pour visiter la ville, nous choisissons le métro. Magnifique lui aussi. Comparé au métro de Moscou et de St Petersburg, celui de Paris est ramené au rang d’un vulgaire égout.
Ce métro est le plus profond du monde. En effet, La ville n’est qu’un immense réseau de canaux et de rivières à coté duquel Venise ou Amsterdam semblent bien ridicules. Il faut donc passer sous ce réseau, à moins de choisir le bateau pour se déplacer.
Nous commençons cette 1ère journée par la visite du musée de l’Hermitage, le Louvre Russe.
"Psyché ranimée par le baiser de l'Amour" Carthédrale St Isaac copie de l'oeuvre réalisée par Antonio Canova dont l'original est au Louvre, Paris.
Puis visite de la cathédrale St Isaac, la plus grande coupole du monde, avec un intérieur de toute beauté. Le toit tout en or (des feuilles d’or, faut pas exagérer, quand même) lui donne un coté majestueux, Puis visite de la forteresse Pierre et Paul, nécropole des tsars, et enfin promenade d’une heure sur une partie des canaux de la ville. Une journée bien remplie que nous terminons devant un apéro bien mérité au camping.
06 juillet J+32
Ce matin, 2 camping-cars nous ont quittés. Marcel et Ann, nos marseillais, ainsi qu’Albert et Martine, du 38, qui, ayant fait le tour de St Petersburg, sont partis directement vers la frontière.
Nous, à notre rythme, reprenons nos visites.
Pour commencer, la Cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé. Sans doute la plus belle que j'ai vu à ce jour. L'intérieur est entièrement recouvert de mosaïques. Pas de place pour un seul coup de pinceau. La porte qui donne sur l´autel est un chef d'œuvre de joaillerie.
Puis la cathédrale Saint-Nicolas des Marins, considérée comme un des plus beaux baroques russes. Un petit tour par la poste centrale, magnifique verrière lumineuse.
Interdiction d’y prendre des photos, sécurité oblige. Enfin, pour notre avant-dernier soir en Russie, on se lâche. Repas avec ballets russes, et pour terminer, la grosse attraction des nuits blanches de St Petersburg.
L´ouverture des ponts sur la Neva. Il est 1h40, et pas besoin de flash pour prendre les photos. Demain, grasse matinée pour se remettre de cette riche journée.
07 juillet J+33
Dernier jour à St Petersbourg. Ce matin, Daniel et Yves sont eux aussi repartis seuls vers la frontière. Nous ne sommes désormais plus que 8 camping-car.
Après notre nuit blanche, c’est à 11h ce matin que nous sommes allés faire un dernier tour.
Je garderais de cette dernière journée l’image de ces étudiants recevant leur diplôme, habillés dans leur costume qui est la copie conforme des cérémonies du même genre en Amérique. Le temps de la guerre froide est désormais bien terminé.
Puis je suis allé accomplir un dernier devoir. Comme Venise, et Annecy (connue pour être la plus belle ville du monde en Savoie) St Petersbourg possède son pont des baisers, et la coutume veut qu´ici aussi, les amoureux aillent y poser un cadenas pour immortaliser cet amour.
Alors, voilà qui est fait. Parmi tous ces cadenas, il y en a un que Francoise viendra elle même enlever pour le reposer à Moscou. C´est quand tu veux, ma chérie. Mais n’attends pas trop longtemps, car il paraît que lorsqu’il y en a trop, la municipalité enlève les plus vieux pour faire de la place. Il ne me reste maintenant plus qu’à ramasser un peu de terre de Russie que je donnerais à Mireille pour mettre sur la tombe de Daniel.
La journée se termine par un apéro final, pour fêter l´anniversaire de Michel (de son vrai nom Yves Michel). Demain, départ à 8 h pour une ultime visite sur la route qui mène à la frontière, que nous devrions passer vers 16h.
08 juillet J+34
Tout a une fin, et il est maintenant l’heure de partir.
Sur la route qui mène à la frontière, nous faisons une dernière halte au parc des fontaines de Peterhof. Encore une folie du tsar, qui, ébloui par Versailles, a voulu refaire encore mieux.
Comme dit Jean Louis c'est peut-être ça se faire de c....... en or
Artistiquement, c´est une réussite totale. Fontaines magnifiques, toutes les sculptures sont en or, et le parc est grandiose (1200 personnes pour l´entretenir, ah quand même).
Puis nous reprenons la route direction Narva, le poste frontière. C´est l’adorable Azzura qui nous accompagne, et son sourire nous fait vraiment regretter de rentrer.
Elle avait des cheveux blonds mon guide, Azura Elle avait un joli nom mon guide, Azura etc..
Heureusement, j´ai encore une fois le plaisir de la prendre avec moi dans la Vespa 400, ce qui doit certainement rendre les autres bien jaloux.
Un dernier plein de carburant (0,70 euros le litre), et nous voici à la douane, que nous mettrons 4 heures à franchir. Adieu la Russie, ses jolies filles, ses villes magnifiques, sa douceur de vivre et sa tranquillité. Adieu, mais aussi à bientôt.
Photo "volée" dans la file d'attente à la douane (!!! photos interdites!!!)
10 juillet J+36
Après le passage de la douane, trop tard pour aller directement à Tallinn. Du coup, on dort en route dans un magnifique camping pas loin de la frontière. Fini le sourire et la convivialité russe, il faut se réhabituer au visage fermé des occidentaux. Le choc est rude, tout comme l’accueil du gérant. Idem pour les magasins et les stations service.
Nous découvrons l’Estonie. C’est comme une planche à repasser, mais en plus plat (point le plus haut: 318 m). Témoin cette station de ski, bâtie sur un terril, seul relief aperçu de la journée.
La station de ski d'Estonie
Les Estoniens compensent ce manque de décor avec leurs maisons. Elles sont toutes entretenues avec un goût et une maniaquerie qui feraient pleurer nos amis Suisses. Je les soupçonne d’utiliser un rasoir électrique pour tondre leur pelouse !
Le lendemain, nous longeons la mer Baltique, et, frappés par un coup de foudre, décidons de passer la nuit sur cette presqu’île de bout du monde.
Puis départ pour l’unique chute d’eau de ce plat pays. Haute de 6 m, elle en fait en revanche 50 de large.
J-C? non JL marchant sur l'eau aux chutes du Niagara estonien
Arrivée à Tallinn mouvementée. Mal garé, le camping-car d’Yves a coincé un pauvre estonien qui du coup ne peut pas monter dans sa voiture. Le ton monte et cela me gêne tellement que du coup, je préfère partir seul visiter la cité, pour me changer les idées. Classée à juste titre par l’UNESCO, la vieille ville a majestueusement conservé et restauré sa partie médiévale, témoin de la richesse de ce qui était alors la plus grande ville marchande du nord. On se croirait dans un décor de film tellement tout est parfait. Dommage que les voitures y soient autorisées. 2 heures ne suffiront pas pour tout voir, car ce quartier est une petite bourgade à lui tout seul. Il va falloir revenir, d’autant que, dans mon départ précipité, je n´ai pas pris d’appareil photo.
Maison style art déco dans Tallinn
11 juillet J+37
La ville de Tallinn mériterait une journée de visite, mais pas le temps. On décide donc de partir, en s´arrêtant au passage à l’écomusée Eesti Vabaõhumuuseumi (musée Estonien de plein air). Comme son homologue russe de Yaroslavl, il regroupe des villages ruraux Estoniens disparus. Avec leur greniers, leurs magasins, leurs basse-cour, le puits, etc.
Tout simplement grandiose. Le plus beau que j’ai vu à ce jour. Partis pour une visite de 2 heures, nous y restons presque la journée, et nous ne verrons pas tout! Excellent repas dans l´auberge d’un des villages, animé par un groupe folklorique. Notre meilleur souvenir de Tallinn. Je reviendrais à Tallinn, c´est sûr.
Du coup, trop tard pour aller jusqu’à Riga, nous passons la nuit à Pärnu, ville balnéaire sans intérêt touristique.
Mais nous avons besoin d´un bon repos. Demain nous attend la terrible épreuve de la traversée de la Lettonie, et de ses conducteurs qui nous avaient laissé de terrifiants souvenirs lors de notre première traversée.
12 juillet J+38
Nous voici arrivés à Riga, capitale de la Lettonie.
Statue de la Liberté Maison des têtes noires
En comparaison avec tout ce que nous avons déjà vu, Riga est une ville que l’on pourrait qualifier de banale. Seul le quartier de la vieille ville est intéressant, mais ici, l´argent est roi. Tout se monnaie, et le touriste est vite repéré. Ca commence par les bureaux de change, où j´ai dû marchander le taux ! La moindre visite est payante, y compris celle de la cathédrale, dont le prix est à la tête du client. Idem pour la promenade en bateau, affichée à 5 liats, et pour laquelle on demande en fait 10. Nous ne la ferons pas, car des français rencontrés l’ont trouvée nulle.
La vieille ville est jolie, sans plus. Quelques maisons se distinguent, mais elles sont finalement assez rares.
La ville nouvelle est connue pour ses maisons style "art nouveau", mais comme il y en a aussi dans la vieille ville, on se contentera de celles ci.
Je profite du temps libre dû à la visite finalement très courte pour réajuster le pot d´échappement qui s´est dévissé petit à petit. La voiture tient le coup, tout va bien.
on n’a pas les mêmes animaux sauvages! ni les mêmes conducteurs...
13 juillet J+39
Sur la route qui mène à Kaunas, je viens de me faire couper la route par une cigogne qui volait en rase motte. C´est gros une cigogne !
Les retraités vendent leur petite production Une scène de la route assez courante
En chemin, nous faisons un détour pour voir une curiosité vraisemblablement unique au monde: La colline aux croix.
Plus de 100’000 croix sont entassées depuis la nuit des temps sur cette colline réputée sacrée. Nous y voyons des mariés y déposer la leur, puis c´est au tour de parents qui viennent de baptiser leur enfant.
Un endroit vraiment exceptionnel.
Arrivée assez tardive le soir à Kaunas. La visite sera finalement assez courte, d´autant que la pluie commence à tomber.
Lysiane commence à montrer des signes évidents de lassitude. Il faut dire que depuis Moscou elle supporte héroïquement une entorse au pied qui l´handicape sérieusement. De plus, la fatigue des kms avalés et des routes casse-dos commence elle aussi à se manifester. Malgré cela, Lysiane doit faire face à tous les problèmes d’intendance. Conscient d´être une charge supplémentaire pour elle, il est temps que je m’éclipse. Prétextant la météo défavorable, et la peur de ne pas être de retour à temps, je leur annonce ma décision de continuer la route seul désormais. On se retrouvera plus tard, si Dieu le veut.
Demain, je file directement sur Gdansk, puis j’attaquerais ma descente vers la Savoie, que je compte atteindre samedi 20 juillet.
15 juillet J+41
Sur la route de Gdansk, la Vespa 400 fait une rencontre sympatique
Arrivé à Gdansk, je constate que l’embout de mon pot d’échappement a disparu. Il n’a pas résisté aux assauts répétés des routes de l’Est. Si j´avais su, j’aurais monté tout de suite le pot que j’ai fabriqué avec mon ami Mad. Il est vraiment fait de telle façon que rien ne peut lui arriver, et en plus, il est bien plus performant. Mais ce petit contretemps est vite oublié par le plaisir de se retrouver en Pologne, ce pays qui nous a tant marqué par son accueil lors de notre montée. Après la grise mine des pays baltes, quel plaisir de retrouver le sourire des polonais.
Visite de Gdansk, la ville martyre.
Porte d'entrée de la ville de Gdansk
C´est ici qu’a éclaté la 2ème guerre mondiale, et 5 ans plus tard, il ne restait plus qu´un champ de ruine. Les polonais ont entamé un travail titanesque pour reconstruire la ville telle qu’elle était avant. Tout a été reconstruit en travaillant sur les photos, les plans retrouvés et la mémoire des rares survivants. Incroyable résultat qui donne une leçon au monde entier.
photo d´une rue de la vieille ville reconstruite grue en bois du moyen âge, seule exemplaire au monde
Le résultat est tout simplement époustouflant. Hormis quelques ruines en périphérie qui sont restées telles quelles, (et qu´il faut je pense conserver) il faut aller une fois dans sa vie à Gdansk.
Le vieux Gdansk contraste avec la ville reconstruite
Demain, visite de Bydgoszcz, et entrée en Allemagne pour aller dormir à Berlin.
16 juillet J+42
Je quitte Gdansk à regret, et continue ma route vers Bydgoszcz, que les guides touristiques qualifient de Venise polonaise. Quelle exagération. La ville est en fait traversée par une rivière, certes belle et bien aménagée, mais pas de quoi la prendre en photo! Rien à voir avec Wroclaw, qui reste pour moi la vraie Venise polonaise.
Du coup, je file vers Berlin, et choisis de dormir dans un motel trouvé sur la route. Nuit et repas gargantuesques.
Au moment de quitter la Pologne, il me revient en mémoire que la première fois que je suis venu, en 2006, je suis rentré en disant: Réveillez vous, la Pologne est en train de rattraper la France. Je n´ai recueilli que des sourires moqueurs. En 2013, je dis: Attention, la Pologne a dépassé la France, et elle est en train de rattraper l´Allemagne. Je pense que ce sera LE grand pays de la future Europe.
Sur la route qui m´amène à la frontière, un panonceau annonce la température de l´air, et celle de la route.
Plus loin, je découvre un gigantesque marécage (est ce le plus grand d´Europe?). On se croirait dans les Everglades de Floride, mais ce n´est que le Park Narodowy Ujście Warty. Pas de croco ici.
Ca y est, me voilà en Allemagne. Ce n´est pas un choc, mais un coup de massue qui marque le changement de pays. Après la relaxante Pologne, voici la rigide Allemagne. Seule consolation, je suis dans la zone Euro, et je peux éteindre mes phares.
Au pays des grosses berlines, la Vespa 400 n'a pas sa place. Pas un sourire, que des regards méprisants, même par les proprio de voitures anciennes ! Ca me change!
J’arrive à Berlin dans l’après midi, ce qui me laisse le temps de visiter la ville. A ma grande surprise, les routes secondaires que j’utilise pour aller à la capitale sont dans un état pitoyable. Berlin a payé très cher la folie de la guerre, et la reconstruction a été visiblement faite à la hâte, sans réfléchir. Il fallait vite oublier le passé. Résultat, une ville anarchique, sans charme où les bâtiments en verre côtoient les quelques vestiges sauvés du massacre de 1945.
Check Point Charlie vestige du mur de la honte la célèbre porte de Brandebourg
Je passe quand même la porte de Brandebourg et le reichstags, qui ont résistés à la destruction. Ils portent encore les blessures dûes aux impacts qui témoignent de la violence des combats. Je passe aussi le célèbre Check Point Charlie, qui séparait les zones Russe et Américaine. Il est resté tel quel témoin de cette époque. Autre témoin de la folie soviétique, ce vestige du mur de la honte. (Au fait, comment on appelle celui qu’Israël construit ?). Une ville à voir, mais pas à revoir.
Demain, descente vers la Savoie. Reste 1000 km à parcourir. C’est largement faisable pour samedi 20 juillet.
17 juillet J+43
Je quitte Berlin sans regret, et je me lance un dernier défi pour rentrer. Traverser l’Allemagne sans jamais prendre l’autoroute. Enorme challenge dans ce pays qui a tissé une gigantesque toile autoroutière. Mon GPS mettra plus de 6 heures pour trouver l’itinéraire. Et encore, il sera modifié à maintes reprises en raison des travaux. Ca ressemble à un jeu de piste pour adulte. Mais ca marche. Me voici à un jet de pierre de Stuttgart en ayant utilisé que des routes de campagne. Evidement, j’ai mis 9 heures pour faire 440 km, mais le défi est relevé.
Je ne suis plus qu´à 650 km de Francoise, donc en 3 jours, c'est largement faisable.
Pas de photos cette fois ci, je n'ai fait que rouler.
Je dors dans un charmant petit manoir hôtel, à Würzburg, et les clients sont époustouflés par mon parcours. Ces Allemands sont bien plus aimables que ceux que j´ai vus jusqu´à présent.
En fait, après réflexion, je pense que les pauvres allemands de l’est sont tellement restés à l´écart du monde et élevés dans la méfiance qu’ils ont du mal à s'y intégrer.
Bref, voilà qu´en discutant, j´apprend que Würzburg est classé à l´UNESCO. Aïe, il ne me reste que 3 jours devant moi. Comment vais-je faire ?
La nuit porte conseil, on verra demain.
17 juillet J+43
Ca y est, je suis à un jet de pierre (heu, un jet de gros canon: 280 km) du point de départ. Je suis en fait à la frontière Suisse, mais connaissant les prix des hôtels helvètes, j´ai préféré dormir en Allemagne.
Ce matin, je suis finalement allé voir Würzburg. Une ville magnifique. Si Berlin ne mérite pas le détour, Würzburg le mérite amplement. J’avais été déçu de ne pas pouvoir aller sur le pont St Charles à Prague à cause des inondations, mais celui de Würzburg (on compare souvent les deux) n’a rien à lui envier.
Würzburg, l'ancienne Mainbrücke et une ancienne grue sur le port
Cathédrale Neumünster de Würzburg
Puis j’ai continué la route par les petits chemins ruraux. A ma grande surprise, sorti des grands axes routiers, les routes allemandes sont franchement pourries. On se croirait revenu en Estonie ! En compensation, on traverse de pittoresques villages perdus qui rivalisent de beauté.
Tiens un panneau Mössingen. Je suis obligé de faire le détour pour aller voir ce village jumelé avec notre ville. Bof, il est moche, et en plus, aucune allusion à St Julien. Je fais quand même la photo souvenir, mais elle ne mérite pas d’être sur ce blog.
Malgré les puissants ventilateurs allemands enclenchés pour retarder mon allure, je ne serai pas en retard
Demain, dernier jour. Le retour sur terre va être dur.
19 juillet J + 45
Je suis à la frontière Allemagne/Suisse.
Je decide de faire un détour pour voir le plus long pont en bois d´Europe. Il enjambe le Rhin, et relie le village de Stein, en Suisse, au village de Bad Säckingen en Allemagne. Surprise, ce pont est toujours en activité. Il acceuil les piétons et les cyclistes. Bravant les interdictions, j´avance ma Vespa jusqu´à l´entrée, le temps d´une photo.
Au passage, je me suis d´abord trompé de pont, mais sans regret. J´ai ainsi pu admirer depuis la rive Suisse le village de Laufenburg, en Allemagne, et ses magnifiques maisons suspendues.Cliquer sur les photos pour agrandir
Maisons suspendues de Laufernburg
Le plus long pont de bois couvert d'Europe
Les suisses ont aussi déclenché des ventilos pour me freiner Mais ma Vespa 400 sera à l'heure quoiqu'il arrive
Puis je file sur Neuchatel retrouver Didier, qui vient de terminer la restauration de sa Vespa 400. Une restauration "à la Suisse". Inutile de chercher les défauts, ce serait perdre son temps. Didier a eu le bon gout de la peindre dans un vert strictement d´origine.
Le résultat est bluffant. On se croirait dans la vitrine d´un concessionnaire Vespa de 1961. Reste plus qu´a passer l´épreuve du controle technique, ce qui en Suisse est loin d´etre gagné.
Didier a la gentilesse de m´accompagner avec son Alfa 1750 jusqu´à Yverdon, qui précède Lausane, puis Genève et Viry, mon point de départ. Demain, la boucle sera bouclée.Ma Vespa 400 raconte son voyage à celle de Didier Didier m'escortant au volant de son Alfa 1750
20 juillet: J+46
Dernier jour
Ca y est, Derrière mon volant, je peux apercevoir ma Savoie, hélas toujours occupée. Si seulement les Russes pouvaient venir la libérer de l´oppresseur francais!
Mes mains caressent le cuir de mon volant, au centre duquel le cheval cabré me regarde fixement. Dans mon dos, les 300 Cv de mon 12 cylindres ronronnent doucement, tandis que le compte-tour indique gentiment 9000 tr/mn.
Soudain, un coup de klaxon me sort de ma torpeur. Oui, le cauchemard est terminé, je suis bien au volant de ma Vespa 400. Et pourtant, ce que cette voiture a fait, aucune Ferrari ne l´a fait.
Et moi, dans tout ça ?
Comme Bernard Moitessier, qui, annoncé vainqueur de la première course autour du monde à la voile en 1968 a fait demi tour au moment de franchir la ligne d´arrivée, il ne faudrait pas grand chose pour que je reprenne moi aussi la direction du grand large.
Oui, mais il y a Francoise ( tiens, curieux, la femme de Moitessier elle aussi s´appelait Francoise), et seule son image me commande de rester.
Dans quelques minutes, je vais franchir la frontière, et retrouver la France, navire en perdition au milieu d´une Europe qui avance toutes voiles dehors (ça, c´est pas de moi, mais d´un francais qui vit à Riga). Il va falloir revenir sur terre, se réhabituer à la délinquance, à notre police arrogante, à notre justice innexistante, aux tracasseries administratives, à la corruption de nos élus, aux grèves à répétition, à la saleté repoussante de nos villes et de nos routes. Bref, le rêve est bien fini.
11 heures. Mes amis m'ont donné rendez vous sur un grand parking à 15 km de la maison. A 11h30, on se met en route, et à 11h52, c'est l'arrivée triomphale au restaurant le petit monde. Puis je vide la voiture de son impressionnant contenu.
C'est terminé. L'aventure aura duré exactement 46 jours, 1 heure et 52 minutes. C'est tard dans la soirée que tout prendra réellement fin, lorsque la fête organisée pour ce retour se terminera.Prêt pour recevoir mes amis Ah, le beau cortège qui suit la Vespa
Arrivée au restaurant Le Petit Monde
Et oui, on rentre tout ça dans une Vespa 400
C'est l'heure de la fête
Remerciements
A tout seigneur, tout honneur. Remercions donc pour commencer les généreux donnateurs:
Provence Protech.
Saga: http://www.autoretro3d.ch/
Groupe mercier immobilier.
Garage Jacquet.
Restaurant le petit monde.
Jean Pierre, l'ami de toujours de Daniel.
Remerciements ensuite à Yves et Lysiane, qui ont été des compagnons de voyage idéaux, et qui m'ont supporté durant tout ce temps.
Remerciements aussi à Jean Pierre Ganz , mon fidèle secrétaire, qui depuis Genève, recevait, corrigeait, retouchait les photos et mettait tout çà en ligne.
Remerciements bien sur à mon épouse Françoise, pour m'avoir laissé réaliser ce rêve.
Remerciements encore à Sanspietroburgo, pour l'organisation de ce périple qui pour la première fois embarquait une voiture de collection. Malgré un ou deux couacs inévitables dans ce genre de périples, l'ensemble était de haut niveau.
Remerciements toujours pour ceux qui m'ont aidé dans la préparation mécanique.
-Laurent Dumoulin, pour la reconstruction des bagues de bielles.
-Jean Claude Herrerias pour la fourniture des roulements de vilebrequin.
-Aldo Andréano pour ses conseils avisés.
-Mad pour le travail de chaudronnerie.
-Pierrot Villard pour la construction de son pot, qui même blessé à mort, a tenu 8000 kms
-J.J. Pes, pour son allumage électronique d'une fiabilité et d'une précision sans égale.
Remerciements enfin à tous ceux qui, par leurs messages d'encouragement ou de félicitation m'ont donné des raisons pour avancer dans ce projet, notamment les (très rares) possesseurs de Vespa 400. (Le silence des autres vespistes prouve d'ailleurs que l'immensité des amateurs de cette merveilleuse voiture savait qu'en amener une à Moscou ne serait pas un exploit.)
Bilan matériel
L'admirable Vespa 400 a parcouru 9232 kms (record de 1958 pulvérisé), en ne consommant que 5.72 litres, à la moyenne de 62 kms/heures.
Elle a servi de laboratoire expérimental pour l'allumage electronique à calculateur intégral commercialisé par Jean Jacques Pes. Le résultat est sans appel: Cet allumage s'est révélé d'une redoutable efficacité, alliant performances spectaculaires, économies d'essence, absence totale d'entretien et fiabilité. Un investissement plus que rentable par les temps qui courent. Pour ceux qui sont interessés, contacter Jean Jacques : jean-jacques.pes@laposte.net
La petite Vespa 400 va gouter maintenant à un repos bien mérité, pendant lequel il va falloir panser ses blessures.
Une vitre de phare est cassée
L´embrayage est à revoir, il broute de plus en plus
L´essuie glace qui s´arrête et repart sans raison
Le klaxon, devenu aphone à force de répondre aux sollicitations
L´échappement à refaire (Reconnaissons que, même blessé, il a tenu jusqu'au bout. Merci Pierrot pour la qualité)
Une fuite à l´amortisseur avant gauche, et un cloc cloc dans le train avant (Silembloc ?)
La vis qui tient le déflecteur gauche restée sur une route en Russie
Le câble du compteur qui ne fonctionne plus (merci le GPS pour les kilomètres)
La vitre en plexi qu´il faut changer
Les freins à régler. (La course devient très importante)
Bilan culturel
La Vespa 400 a visité 10 pays, et traversé pour cela 18 postes frontières.
Après avoir visité tous ces pays, je dois me rendre à l'évidence. La France est complètement larguée par les autres pays européens que j'ai vu. Les anciens pays de l'Est ont en 23 ans rattrapé tout leur retard, et certains se sont même permis de nous passer devant.
Quand à la Russie, j’étais parti avec beaucoup d’à priori que je me dois de rectifier. Je ne crois plus ce qu'on raconte, mais uniquement de ce que j'ai vu.
Non, les russes ne sont pas tous des mafieux, mais des gens qui se sont retroussés les manches pour réussir
Non, la Russie ne sort pas du moyen âge, mais vient d´entrer à la vitesse grand V dans le monde moderne
Non, les russes ne sont pas des sauvages acariâtres, mais des gens ouverts et extrêmement sympathiques
Non, les routes russes ne sont pas toutes pourries, mais souvent de belles routes à l´américaine
Non, les russes ne conduisent pas comme des chauffards, oui, ils sont bien plus courtois que les français.
Non, les flics ne rackettent pas les touristes sur la route. (Je ne dirais rien sur ce qui se passe en France !)
Non, le passage à la douane n´est pas une épreuve terrible à supporter. Essayez la douane marocaine !
Non, Moscou n'est pas la ville la plus chère du monde. Ceux qui disent ça n'ont qu'à aller à Genève !
le mot de la fin
Il faut maintenant tourner la page. J'ai fait mon bout de chemin (sans jeu de mots) avec la Vespa 400, et il est temps pour moi de me tourner vers d'autres milieux, et de viser d'autres challenges.
Je pense qu'il y a deux choses de terribles qui peuvent arriver à un homme. La première est d'avoir réalisé tous ses rêves et de ne plus en avoir d'autres, la deuxième est de mourir sans avoir réalisé tous ses rêves.Il me reste encore j'espère de nombreuses années à vivre, et je compte bien les occuper avec d'autres aventures croustillantes. La prochaine est déjà dans ma tête, en train de prendre forme.
Qui sait, peut être la raconterai je un jour sur un autre blog.
Merci à tous de m'avoir suivi. Si j'ai pu déclencher quelques vocations, tant mieux. Tous les records sont faits pour être battus, et je serais fier que le mien le soit.
Alors au boulot!
Et pour conclure, voici une acquarelle réalisée par le dessinateur du journal LE PROGRES de Lyon.