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Restauration d'une Vespa 400
Pour cette restauration, je tiens à remercier tout particulièrement tous les membres ACTIFS du réseau CAPACTION qui m'ont aidé, par pensée, par parole ou par action, et mon ami Mad, chaudronnier soudeur aux doigts d'or.
Voici donc l'avancée d'un travail commencé en 2011, et terminé en 2013 !
VOILA CE QU’ON APPELLE UNE SORTIE DE GRANGE. La vignette sur le pare brise nous indique que la dernière fois qu'elle a roulée, c'était il y a 41 ans.
En cherchant bien, on retrouve les pièces disséminées ici
Et là
On étudie la sauvabilité de l'épave
Les planchers sont restaurables, mais faudra pas avoir peur.
Les souris et les guêpes maçonnes,elles,ont déjà fait leur nid depuis longtemps
Mais on a pas peur, alors on la remonte rapidement et on l'embarque.
Première surprise: Une pièce de monaie d'époque trouvée dans le tunnel central
Et on attaque le démontage: Les trains roulants sont bien attaqués eux aussi, mais par la rouille.
Un gros plan du berceau de la boite de vitesses. Hum! pas terrible!
Les flasques de roues sont pas mieux: Ils sont soudés par la rouille.
Après meulage des boulons, il faut séparer les flasques du triangle de suspension
Dur! Dur!
Une fois les pièces démontées, il faut dérouiller à l'électrolyse. Ici, le berceau de boite
Le voici avant et après! Bluffant, non ?
Toutes les pièces y passeront. Ici les tambours de freins
Avant pendant après
Bref, tout ce qui est sous la voiture est dérouillé, puis passé à l'apprêt phosphatant, et séché en plein air. (cherchez l'intrus)
Il faut maintenant attaquer le réservoir d'essence. Rapide état des lieux à travers le trou de la Jauge. Aie, les dégâts sont graves. Une couche de 1 cm de résidus collés, mélange d'essence et d'huile séché, de poussière et de rouille tapisse les parois.
Un remplissage du réservoir avec des clous et de l'eau suivi d'un secouage énergique permettent d'en sortir ce liquide goudronneux.
Puis on revient au bon vieux système de l'electrolyse. Il faudra 150 heures pour arriver au résultat satisfaisant
Puis c'est au tour du robinet d'essence d'être restauré
Avant Après
On peut attaquer maintenant la restauration des amortisseurs.
Les tiges sont trop attaquées par l'oxydation pour être conservées. Ce serait la fuite d'huile assurée. C'est le professeur Jean Jacques qui va m'en refabriquer en Inox ! Pour la vie !
Chaque amortisseur recevra bien sur joints et huile neufs
A cette occasion les tampons de l'amortisseur arrière n'étant pas refabriqués, il va falloir se les refaire soi même.
Moulage d'un tampon en bon état:
Nouveau tampon refait à partir de ce moulage
Vient alors l'étape peinture. 2 couches de peinture époxy. Mieux que sur les voitures neuves.
Un grand merci à mon ami Mad, le roi du pistolet
Une journée de boulot, et voilà le travail. Enfin une partie, car çà ne tient pas tout sur la table
N'oublions pas les petites pièces de l'habitacle.
Les fermetures de chauffage La trappe d'entrée d'air frais
La trappe de récupération d'air chaud du moteur avait été remplacée par une plaque d'aluminium inadaptée et inefficace. A gauche, le bricolage alu trouvé en démontant, à droite, une trappe d'origine récupérée dans un vieux stock
Reste l'ensemble frein démarreur starter
Puis c'est au tour du mécanisme d'essuie glaces.
État dans lequel se trouve le mécanisme Démontage,nettoyage,peinture et graissage
Et remontage de l' essuie glace refait comme un neuf
Passons aux interrupteurs.
Pas joli joli Paille de fer+ frottement Et le voila quasi neuf!
Rares sont les casquettes de compteur qui ne sont pas gondolées par les années. La mienne n'y a pas échappé.
Impossible de reformer, il faut "chapeauter" tout çà. On scotch une casquette en papier cartonné qui prend la forme idéale, et il ne reste plus qu'à faire couler de la résine pour combler les vides. On voit bien les gondoles !
Une fois sec, reste plus qu'à enlever le carton. La partie qui reste collée à la résine sera détrempée pour être enlevée.
Et voilà un beau chapeau de résine.
Reste plus qu'à poncer pour l'égaliser, puis à peindre pour avoir un compteur quasi neuf.
Il faut maintenant attaquer la partie moteur
Commençons par le plus facile: le carburateur
L'observation du conduit ne laisse rien présager de bon
L'ouverture laisse apparaitre un savant mélange de matières en décomposition dont le seul intérêt est de tout boucher
Pas 36 solutions:Il faut tout démonter. Les 52 pièces étalées seront nettoyées une à une
Passons à la turbine de refroidissement: L'intérieur est recouvert de 5 mm de cambouis qui laisse supposer que le joint spy devait fuire depuis belle lurette.
Après trempage et nettoyage, l'aspect est nettement plus beau.
La turbine est remontée et nettoyée. la couleur rouge n'est pas d'origine.C'est ma signature,celle que j'appose sur tous les moteurs que j'ai déjà restauré pour les copains. Chaque fois que vous verrez une poulie rouge, vous saurez qui l'a restauré !
Le bloc moteur maintenant
Les 123 pièces qui le composent sont méticuleusement déposées sur une planche avant d'être examinées.
La segmentation défaillante a laissé passer toute la calamine qui s’est déposée sur le vilebrequin. A gauche, le nettoyé, à droite le calaminé ! On retrouve même les marques d’usinage !
Et voici le responsable. Ce piston n’avait plus de segment de feu ! Ce que l’on voit dans la gorge n’est que de la calamine !
Des pistons seront pris sur un autre moteur. Ici, nettoyage des gorges de segments calaminées.
Le démontage de l'embiellage confirme le point faibles de ces moteurs.Les bagues d'épaulement de bielles sont H.S. Elle devraient casser sous peu
Ces bagues ne se trouvent plus. il a fallu se mettre à 3 pour en refaire. Jacques a trouvé le fournisseur, j'ai acheté une plaque et Laurent a fait la découpe.
Puis on passe à la mise au point du vilebrequin. Ici,meulage de l'admission pour mettre ce vilebrequin aux normes des moteurs deuxième génération
Et hop, 4 mm de gagnés, soit un bon cheval (la Vespa n'en a que 12 !)
L'embiellage rénové est remonté. Ici, calage des masselottes à la pige de 8
Malgré cette précaution, le contrôle au comparateur laisse apparaître un faux rond de 20 centièmes de millimètres. Il faut rectifier çà.
Admirez le résultat. 2 centièmes de faux rond alors que la tolérance est de 5 centièmes !
Vilebrequin parfaitement aligné. Roulements neufs. Segments neufs. Pas de jeu nul part. Le voilà prêt à être reposé
Les cylindres, eux, sont passés au honoir
Pour obtenir un cylindre quasi neuf
Puis ils sont sablés, et recouvert de Black Cylinder. 7 jours de séchage suivis d'un chauffage au four jusqu'à 250 degrés pendant 1h30.
Et voilà des cylindres protégés à vie contre toutes les agressions que ce soit la chaleur ou les produits chimique et pétroliers.
Les carters moteurs, eux aussi, sont nettoyés au peigne fin
Puis peints avec un vernis spécial carter. 3 jours de séchage, puis passage au four à 120 degrés, et on retrouve un carter neuf quasi inoxydable.
Vient alors le moment du remontage.
Les carters sont à nouveau chauffés à 125 degrés au four
NB: N'utilisez pas le four familial; car odeur insupportable qui ressortira a chaque cuisson pendant 1 mois !
Et le bas moteur sera aussitôt remonté entièrement à chaud, comme à l'époque
L’échappement fait un bruit de casserole quand on le secoue !
Une ouverture s'impose . Toutes les soudures intérieures ont lâché
Encore une fois, c'est mon ami Mad aux doigts d'or qui va me sortir de là
L'intérieur est refait et regarni Puis le pot est ressoudé
(Cliquer sur les images pour les agrandir et améliorer la netteté)
Puis on attaque la Dynamo
Visiblement, elle a pris l'eau Les contacts sont noirs de crasse
Les voici remis à neuf
Le contacteur de l'excitant est retrouvé cassé Il faut sortir les morceaux
1er recollage à la colle cyanolite puis, après repose, fabrication
d'une chape de résine
L'allumage maintenant
Une des masselottes est équipée d'un ressort de stylo à bille !
Une usine Suisse accepte d'en refabriquer
Nouvelles vis platinées, nouveaux condensateurs, nouveaux ressorts. Ça va péter le feu, cette affaire là, moi j'vous l'dit !
Ca y est ! Le moteur est enfin terminé, prêt à fonctionner !
Il est temps de s’intéresser à la boite de vitesse.
Celle ci sera entièrement démontée.
Chaque pièce est minutieusement contrôlée
Les roulements seront changés. La boite remontée
Joints changés. Roulements neufs: Voilà une boite de vitesse quasi neuve
Pour le chipotage, celle si sera remontée et alignée sur son berceau à l'aide d'un rayon laser ! Celui ci doit passer par l'axe de roue, et par les deux supports de triangle d'amortisseur.
Le démarreur maintenant
Quelqu'un pourrait il me dire l'origine de ce mélange poisseux qui recouvre çà
les 25 pièces seront démontées
Alors, il est pas joli ce nouveau démarreur ? On y retrouve même les
références gravées dessus
Le Berceau arrière est enfin remonté.
Reste encore les jantes. Celles ci seront bien sur sablées, mais surtout vérifiées une par une au comparateur. Voilage maxi accepté: 1 mm. les jantes hors normes seront reprises à la presse !
Sablage des jantes Contrôle voilage
C'est le moment de s’intéresser aux freins.
Le maitre cylindre est en bien piteux état. Est il sauvable ?
Une fois nettoyé, il est envoyé à la Sté SEDAIA, basée à St Jean de Bournay, pour être ressurfacé à l'intérieur.
...........................Le voici de retour tout beau tout joli
Hélas, je me suis fait escroquer. j'ai payé 218 Euros pour un maitre cylindre qui fuit autant qu'avant. En ouvrant, on voit que l'intérieur n'a été travaillé qu'à moitié. Il est encore plein de trous, c'est une honte. Voilà une adresse à bannir pour les restaurateurs de voitures anciennes. Du coup, je me rachète un maitre cylindre neuf chez Nicolas: http://www.vespa400.com/
Et oui, ce que vous voyez là, c'est l'intérieur de mon maître cylindre de retour de chez la Sté SEDAIA !!! Sans commentaire !
j'ai aussi fait refaire des tuyaux de freins tous neufs sur le modèle des anciens, et en cuivre,s'il vous plait!
Et la caisse, dans tout çà? Entre temps, une fois nue, elle a été chargée sur la remorque,direction la carrosserie Butticar, spécialisée en restauration d'anciennes à Porlezza, en Italie.
Et là bas, çà rigole pas.La caisse est entièrement décapée, sablée, et reformée à l'ancienne.
Le plancher pourri est refait à la main, les longerons sont changés.
Après le traitement anticorosion, la caisse reçoit sa nouvelle couleur
(Couleur absolument pas d'origine, la Vespa 400 n'a jamais été jaune !)
Puis c'est le grand jour. Après 6 mois, la voici de retour à la maison
Il est temps maintenantd'attaquer le remontage.
Commençons par le circuit electrique.
Installation dans l'habitacle 1 heure plus tard, arrivée dans le capot moteur
Les supports de feux arrières ont carrément disparus. Il faut en refabriquer artisanalement
On commence par faire un dessin que l'on découpe au Dremel
Voici le support découpé Reste plus qu'à lui donner sa forme finale
Puis souder (à l'étain) un support d'ampoule et voici un support de feu fait main
L'installation electrique est maintenant terminée. C'est un grand jour. Bébé va ouvrir les yeux pour la première fois depuis 42 ans !
Du coup, çà me donne un coup de fouet. Dans la journée, le train arrière est remonté, posé, et le compartiment moteur regarni. Le voici prêt à recevoir son moteur tout neuf.
La mécanique arrivant au bout, il est temps de commencer les finitions carrosserie.
Les vitres. Aie, j'ai oublié de faire peindre les encadrements de deflecteur. Du coup, je les fais en gris, comme le compteur et les sièges. Les vis qui tiennent le loquet de fermetures sont HS. Il faut en refaire. Une vis inox retaillée au Dremel fera l'affaire
A gauche, le déflecteur d'origine, à droite le refait La vis d'origine et la vis refaite
Les enjoliveurs de glace sont bien oxydés. A gauche, avant, à droite, après lustrage
Les rails des vitres coulissantes seront rechromés par la Sté APF
Des par chocs neufs en inox sont commandé chez Nicolas http://new.vespa400.com/
Les sièges, une fois déhoussés, sont dans un état pitoyable
6 heures de ponçage et de sablage plus tard, ils ont meilleur aspect
Une bonne couche de peinture époxy et voilà des sièges sortis d'usine
Il est temps de passer à la confection des housses !
Et voilà les sièges terminés. La banquette arrière est elle aussi terminée Assortis aux panneaux de porte Ainsi que les custodes recouverts de feutrine
Maintenant, la capote.
Commençons par les barres. Aie aie aie, les embouts sont tout piqués par la rouille.
Ah mais non! Après décapage, on s’aperçoit que la vespa 400 avait en fait des embouts en dentelle ! Ils faisaient les choses bien à l'époque !
Il faut refaire tout çà. Découper l'embout de la barre , puis ressouder un embout refait à neuf et en Galvanisé
Un bon coup de peinture, et voilà une barre de capote toute neuve
Pendant ce temps, une nouvelle capote est commandée chez Jacques, le seul qui fabrique des capotes RIGOUREUSEMENT IDENTIQUES A CELLE D'ORIGINE. (Et qui plus est, c'est les moins chères du marché !)
Les barres toutes repeintes sont présentées à la nouvelle capote. Alors, elle est pas belle cette capote ?
Ainsi s'achèvent 3 années de travail. Maintenant, c'est parti pour cette nouvelle vie.
Reconnaissons que çà valait la peine, non ?